A
Monsieur tout citoyen du monde,
Quel
hommage feront nous d’autres hommes ?
Le mardi 24 juillet 2012, aux alentours
de 19heures, des regards hagards sont « tournés » vers le Ghana. L’un
des pays les mieux ancrés dans la démocratie en Afrique vient de perdre un
grand homme d’Etat. John Atta Mills, président depuis trois ans et qui préparait
sa candidature pour le deuxième mandat, meure de suite de maladie à l’âge de 68
ans. Des émissions et micros-trottoirs réalisés à cet effet montrent bien
combien les gens étaient attachés à cet homme et croyaient en sa détermination
à faire aller de l’avant son pays. Bien entendu, il y a toujours quelques
boutades bien que masquées telles que celle de l’ex président JJ Rawlings qui
est un peu son « rival politique ».
Mort
et fier
Beaucoup d’hommes veulent mourir après
des années de combats pour leur pays et mourir honorés par tous les hommes
sensés. Ces combats, tout homme les tente d’une manière ou d’une autre mais ils
ne sont pas si nombreux ceux qui y arrivent. Si aujourd’hui Atta-Mills est mort
fier et rend ses concitoyens fiers de son combat, il n’a sans doute pas été le
seul et ne le sera pas. Che Guevara, Martin Luther King, Hailé Celasie,
Ahmadou Abdoulahi Dicko, Patrice Lumumba, Joseph Ki-Zerbo, Mohamed Ben Bellah,
Yasser Arafat, John Kennedy, Cheikh Anta
Diop, Mamadou Dia, Amadou Kourouma, Franz Fanon, Massoud, sont entre autres,
des hommes qui ne sont plus de ce monde mais qui resteront à jamais
positivement gravés dans la mémoire collective, tant que la raison subsistera.
D’autres, encore vivants tels que Alpha Omar Konaré, Nelson et Winny Mandela,
JJ Rawlings, n’ont aucune crainte pour ce que le monde dira d’eux dans l’avenir
à leur fils et petits-fils.
Des
hommages regrettables ?
Aujourd’hui, osons le dire, il y a de
nombreuses personnes qui ont peur de mourir. C’est une sorte de regret d’avoir
vécu et une réelle crainte de la vie après la mort ou après leur mort. La vie
après la mort, considérons-là comme étant l’au-delà, d’après les religions
révélées. Si beaucoup craignent le feu de « djahan-nam » pour tout ce
qu’ils ont fait d’inacceptable, certains sont aussi préoccupés par ce que nous
convenons d’appeler « la vie après leur mort ». Quel regard
veulent-ils que l’on porte sur eux. A l’instar de beaucoup, voire la plupart
des chefs d’Etats africains de notre ère, le Burkina Faso abrite aussi des gens
qui ont peur de l’avenir. S’ils ne craignent par le regard que les gens
porteront sur leurs tombes, ils craignent le témoignage qui sera rendu sur leur
sépulture ou encore, ils pleurent déjà toutes les nuits quand ils réfléchissent
sur le regard qui sera porté sur leurs enfants à l’avenir.
Quel
témoignage fera un peuple meurtri de son meurtrier ?
Il y a certains pays où tout le monde se
regarde en chiens de faïence. Des peuples perpétuellement en conflit interne
parce que malmenés par des baroudeurs dont le seul souci est le pouvoir absolu.
C’est le cas d’un pays bien connu des lecteurs où les gens entrent par
effraction dans l’histoire et se retrouvent sans espoir d’issues honorables
malgré toutes les lois qui sont manipulées tous les jours pour des mandats ou
des amnisties. Certains hommes d’Etats sont même passés d’un lit de malade un
soir d’octobre au palais présidentiel, plutôt qu’à l’hôpital. Par conséquent,
un peuple pourra témoigner que durant des années, longues et ennuyeuses économiquement
et désastreuses politiquement, il a été le théâtre d’une merde presque parfaite
dans laquelle « un malade » l’y a entrainé. Sans hypocrisie, sans
langue de bois ni haine aucune, je témoigne que certains présidents d’Afrique,
particulièrement le PF n’auraient pas dû être. Et vous, que dites-vous de votre
président ?
Moussa
N. DICKO, Fier Citoyen !
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