jeudi 18 septembre 2014

Lettre écrite du désert : Messieurs, vous êtes un déshonneur !



Djibo a connu des heures sombres le jeudi 04 septembre 2014. Des dizaines de personnes tabassées, conduites au poste de police et de gendarmerie ; une dizaine de blessés conduits à l’hôpital ; des services de l’Etat dont l’Environnement, l’Action sociale, le CMA envahis par du gaz lacrymogène intentionnellement lancé et tout cela, sous la bénédiction d’un gouverneur qui n’y voit que du travail bien fait et qui tire le chapeau aux agents de la sécurité désormais érigés en force meurtrière. Des violations de domiciles par ces derniers surviennent de nombreuses autres atteintes graves aux droits des individus et de la communauté : une des victimes a succombé de ses douleurs le vendredi 12 septembre, après une semaine de souffrance.
Oui messieurs ! Il y a eu meurtre, voire homicide volontaire à Djibo. Il y a eu violation de domiciles, il y a eu atteintes graves à l’intégrité physique et morale, il y a eu traitements dégradants et avilissants des individus, il y a eu humiliations publiques, il y a eu confiscation des droits à la parole, à la revendication des promesses non tenues, il y a eu confiscation des biens, et quoi encore. Le pire, c’est qu’il y a eu la banalisation de tout cela.
C’est un déshonneur. C’est un déshonneur qu’un maire banalise une telle violence. C’est un déshonneur que le maire de Djibo trouve que ce qui s’est passé est tout à fait normal. Qu’il pense que chaque fois que les citoyens vont revendiquer de manière inhabituelle, ils auront une démonstration de force inhabituelle. C’est une honte que le maire trouve normal que tout cela arrive, parce qu’on a revendiqué différemment ce qui a longtemps été utilisé comme promesse de toutes les élections du CDP qui a toujours raflé la majorité et qui n’a jamais construit d’autre que le mépris, la rumeur et la peur. Monsieur, c’est un déshonneur. Je refuse de me taire face à une telle situation. Monsieur le maire, vous avez déshonoré les citoyens en normalisant tout ce carnage parce que tout simplement les djibolais ont fait preuve d’audace, de détermination et d’union de force.
Monsieur le gouverneur du Sahel, vous avez aussi déshonoré votre fonction, notre société et la République. Vous et ceux que vous affirmez avoir pris la décision de passer à ce massacre de citoyens, votre « hiérarchie ». Nous refusons de croire comme vous que les forces qui ont tué Houreta Tamboura « ont fait preuve de professionnalisme ». Monsieur le gouverneur, jeter du gaz lacrymogène par la fenêtre d’un citoyen dans un Etat de droit, n’est-ce pas cela le professionnalisme que vous vantez ? Lancer du gaz lacrymogène dans une maison et la refermer pour que ceux qui y sont n’en sortent pas, c’est cela le professionnalisme que vous vantez, cher gouverneur ? Frapper des gens dans les rues et les maisons, déboucher dans une cour en deuil et disperser les gens par des coups et du gaz lacrymogène, est-ce vraiment cela le professionnalisme de nos force de l’ordre, monsieur le Gouverneur ? Cher gouverneur, je ne sais pas trop ce que vous appelez « professionnalisme » mais si je résume : un père de famille qui se fait sortir de sa maison avec femmes et enfants, se fait agenouiller et matraquer est victime du professionnalisme ; une femme revenant du marché qui se fait agresser par des forces de l’ordre est victime de professionnalisme ; un vieil homme de 98 ans qui a passé dix heures dans le coma parce que vos forces meurtrières ont jeté chez lui du gaz lacrymogène est victime d’un acte professionnel ; et quoi encore, monsieur !
Oui ! Nous ne pouvons être fiers, nous ne pouvons croire que vous et votre hiérarchie telle que vous dites avez autorisé de telles horreurs. Et nous voulons des réponses car il faut que quelqu’un paye pour ces malheurs que nous avons endurés. Nous avons essuyé des larmes et maire, haut-commissaire, gouverneur et votre hiérarchie qui, selon vous, a pris la décision nous doivent des explications. Nous osons croire qu’il vous reste encore un peu d’honneur pour répondre courageusement à tous ces horreurs. « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple et tentent de le réduire au silence » vous savez de qui c’est !
Fier citoyen de la Renaissance,
 Moussa DICKO
74748972
71221852
http://moussadicko.blogspot.com

lundi 8 septembre 2014

Route nationale 22: Le M26 victime des instincts barbares du régime



Mohamed Dah, H-C Province du Soum


Ce jeudi 04 septembre 2014 Djibo est sous l’effet du gaz lacrymogène que les barbare de la république ont bien voulu servir à de pacifiques citoyens regroupés sur la route nationale 22 afin de réclamer une fois encore le démarrage des travaux de bitumage du troçon Kongoussi- Djibo. La Compagnie Républicaine de Sécurité à encore mis en branle la sécurité et la quiétude des citoyens. Ils ont tiré sur des enfants, femmes et hommes sans armes ni défense. Encore pire, à tous les endroits, personne à Djibo n’y a été épargné : des rues aux domiciles via les services publiques personne n’a échappé. En effet, si l’action sociale et le service départemental de l’environnement ont reçu des tirs que plus rien ne nous étonne. Des femmes ont été tabassées dans des toilettes et des projectiles sont balancés par des fenêtres et des dizaines de jeunes et de femmes revenant du marché ou restés à domicile sont tabacés, arrêtés et conduit à la police et la gendarmerie, c’est le désastre. Le mouvement dénommé M26 du fait de sa date de naissance, celle du 26 août 2014 et de l’immatriculation de la province avait été reconnu trois jours plutôt comme étant pacifique et citoyen, voire « légitime » des mots du Haut-commissaire de la province du Soum Mohamed Dah.  Pour les Djibolais, la lutte continue et les gens semblent plus que jamais engagés.