Le
collectif des victimes de la
répression
du 04 septembre 2014 de Djibo
A
Monsieur
le Président du Mouvement Burkinabè des droits de l’Homme et des Peuples
(MBDHP)
Monsieur
le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Burkina
L’ensemble
de la presse du Burkina
Toute
personne éprise de justice et de liberté
Le
04 septembre 2014 à Djibo, à la suite d’une manifestation pour réclamer le
bitumage de la route Kongoussi – Djibo qui avait été promis à plusieurs
reprises par les autorités, la population a été victime d’une répression
barbare et inadmissible dans un Etat de droit. Elle a eu pour conséquence la
mort de Mme TAMBOURA Hourèta à la
suite de ses blessures le 12 septembre 2014, des blessés gaves, des personnes
humiliées, des violations de domicile et de lieu de culte. La répression a été
poursuivie même dans l’enceinte du centre hospitalier de Djibo où les blessés
ont été accueillis pour recevoir des soins.
Bref,
les auteurs ont agi comme dans un « no man’s land où il n’y a ni loi ni
foi », comme au temps des razzias ou tout était permis.
Cette
répression est l’œuvre de nos forces de défense et de sécurité, censées
protéger les personnes et les biens dans un Etat de droit. Elle a été ordonnée par les autorités
communales, provinciales et régionales avec Monsieur le Gouverneur de la Région
du Sahel à leur tête
Alors
que les forces de défense et de sécurité devaient disperser les attroupements
dans les lieux publics, elles sont allées au delà de ce qui doit être fait sans
qu’aucune autorité (le directeur provincial de la police nationale, le haut
commissaire, le maire) sur les lieux ne contrôle l’exécution des instructions
données. Mieux nos autorités ci-dessus ont applaudi à rompre cette bavure.
Cette attitude fait des autorités ci-dessus, des ordonnateurs, des complices
par omission ou par action des infractions qui ont été commises le 04 septembre
2014 à Djibo.
Et
nul n’étant au dessus de la loi, il convient de rappeler aux uns et aux autres
que toute action d’une personne fut-elle une autorité publique est encadrée par
des textes de loi qu’elle doit absolument respecter et à défaut en répondre
devant une juridiction compétente. Telle est à notre sens la quintessence de
l’Etat de droit.
L’intérêt
de la procédure judiciaire dans cette affaire est double : d’abord, elle
vise à défendre les droits des victimes et ensuite, elle aura pour effet de
prévenir toute autre exaction et rappellera sans doute ceux qui auront à donner des ordres
dans ce sens que toute action doit être encadrée.
C’est
pourquoi, les victimes de la répression du 04 septembre 2014 constituées en
collectif s’adressent à :
1)
Monsieur
le président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples
(MBDHP) pour lui demander un soutien dans la mise en œuvre de la procédure
judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique,
des libertés individuelles et collectives ;
2)
Monsieur
le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Burkina pour
lui demander un soutien (une constitution d’avocat) dans la mise en œuvre de la
procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité
physique, des libertés individuelles et collectives ;
3)
L’ensemble
de la presse du Burkina, pour lui demander un soutien
(relayer les informations relative à la cause et les activités du collectif
pour que le dossier ne soit pas enterré) dans la mise en œuvre de la procédure
judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique,
des libertés individuelles et collectives ;
4)
Toute
personne éprise de justice et de liberté pour lui
demander un soutien sous la forme qu’il lui appartiendra de choisir dans la
mise en œuvre de la procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie
humaine, de l’intégrité physique, des libertés individuelles et collectives.
Le
représentant des Victimes de la Répression de Djibo (VRD)
Moussa DICKO (71221852 / 74748972)