mardi 28 octobre 2014

LETTRE OUVERTE



Le collectif des victimes de la
répression du 04 septembre 2014 de Djibo
A
Monsieur le Président du Mouvement Burkinabè des droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP)
Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Burkina
L’ensemble de la presse du Burkina
Toute personne éprise de justice et de liberté

Le 04 septembre 2014 à Djibo, à la suite d’une manifestation pour réclamer le bitumage de la route Kongoussi – Djibo qui avait été promis à plusieurs reprises par les autorités, la population a été victime d’une répression barbare et inadmissible dans un Etat de droit. Elle a eu pour conséquence la mort de Mme TAMBOURA Hourèta à la suite de ses blessures le 12 septembre 2014, des blessés gaves, des personnes humiliées, des violations de domicile et de lieu de culte. La répression a été poursuivie même dans l’enceinte du centre hospitalier de Djibo où les blessés ont été accueillis pour recevoir des soins.
Bref, les auteurs ont agi comme dans un « no man’s land où il n’y a ni loi ni foi », comme au temps des razzias ou tout était permis.
Cette répression est l’œuvre de nos forces de défense et de sécurité, censées protéger les personnes et les biens dans un Etat de droit. Elle a été ordonnée par les autorités communales, provinciales et régionales avec Monsieur le Gouverneur de la Région du Sahel à leur tête


Alors que les forces de défense et de sécurité devaient disperser les attroupements dans les lieux publics, elles sont allées au delà de ce qui doit être fait sans qu’aucune autorité (le directeur provincial de la police nationale, le haut commissaire, le maire) sur les lieux ne contrôle l’exécution des instructions données. Mieux nos autorités ci-dessus ont applaudi à rompre cette bavure. Cette attitude fait des autorités ci-dessus, des ordonnateurs, des complices par omission ou par action des infractions qui ont été commises le 04 septembre 2014 à Djibo.
Et nul n’étant au dessus de la loi, il convient de rappeler aux uns et aux autres que toute action d’une personne fut-elle une autorité publique est encadrée par des textes de loi qu’elle doit absolument respecter et à défaut en répondre devant une juridiction compétente. Telle est à notre sens la quintessence de l’Etat de droit.
L’intérêt de la procédure judiciaire dans cette affaire est double : d’abord, elle vise à défendre les droits des victimes et ensuite, elle aura pour effet de prévenir toute autre exaction et rappellera sans  doute ceux qui auront à donner des ordres dans ce sens que toute action doit être encadrée.
C’est pourquoi, les victimes de la répression du 04 septembre 2014 constituées en collectif s’adressent à :
1)   Monsieur le président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) pour lui demander un soutien dans la mise en œuvre de la procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique, des libertés individuelles et collectives ;

2)   Monsieur le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Burkina pour lui demander un soutien (une constitution d’avocat) dans la mise en œuvre de la procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique, des libertés individuelles et collectives ;


3)   L’ensemble de la presse du Burkina, pour lui demander un soutien (relayer les informations relative à la cause et les activités du collectif pour que le dossier ne soit pas enterré) dans la mise en œuvre de la procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique, des libertés individuelles et collectives ;

4)   Toute personne éprise de justice et de liberté pour lui demander un soutien sous la forme qu’il lui appartiendra de choisir dans la mise en œuvre de la procédure judiciaire et ce, pour le respect de la vie humaine, de l’intégrité physique, des libertés individuelles et collectives.

Le représentant des Victimes de la Répression de Djibo (VRD)
Moussa DICKO (71221852 / 74748972)

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