lundi 19 novembre 2012

Crise malienne: Connaître et comprendre le peuple Touareg

http://www.facebook.com/notes/moussa-dicko/conna%C3%AEtre-et-comprendre-le-peuple-touareg/320622057984071



Le conflit qui oppose actuellement l’armée malienne aux « rebelles touaregs » menace la stabilité et la paix dans la sous région. Depuis, le 17 janvier, date de reprise des hostilités, environ 1500 touaregs ont pris d’assaut les zones burkinabés qui font frontière avec le Mali, surtout celles plus proche du dit territoire de l’Azawad, soient les provinces du Soum, de l’Oudalan, et même le Yatenga. Pour cause, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad estime les causes touaregs mises en mal et souhaite que cesse ce qu’ils disent être « une guerre ethnique ». Cependant, on a beau tergiversé sur la question de ce conflit, on ne pourra le comprendre qu’en repassant en revue la civilisation touareg, la conception qu’ils se sont fait de l’espace appelé Azawad et sa volonté sécessionniste peu, voir pas voilé et cela de longue date.
Les touaregs sont une communauté linguistique qui vit dans le désert, sur les massifs sahariens. Ils se rattachent à la grande communauté berbères composée de paysans montagnards sédentaires, de paysans vivants dans les oasis et de nomades montagnards. Ils se trouvent des îles canaries à l’Egypte et de la Méditerranée au sud du fleuve Niger. Le tamashek est leur langue à tous. Au Mali, ils sont environ 1,7 % de la population et sont majoritaires dans la partie nord du pays équivalent aux 2/3 du territoire et qui regorge seulement 10% de la population malienne. Ce territoire est celui qu’ils appellent Azawad.
L’Azawad est la zone sahélo saharienne du Mali où cohabitent les peuls, les sonrhaï, les arabes et les touaregs. « Le pays touareg » du Mali comme l’appellent certains, fait frontières avec le Mali des noirs, la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Burkina Faso. C’est l’équivalent des régions maliennes de Tombouctou, Kidal et Gao avec une partie de celle de Mopti.
Cette zone a été et reste un foyer des contestations et d’ambitions sécessionnistes avant et après la période colonialiste. De 1914 à 1916, nous rapporte Edmund Bernus, un chercheur de l’ORSTOM, les touaregs maliens ont levé « l’étendard de la révolte contre l’administration coloniale ». Ils furent de ce fait, les premiers africains de l’Ouest s’opposer « par es armes aux militaires français ». Il furent mâtés et ne le seront pas moins après leurs insurrections postérieures à l’accession à l’indépendance.
Le Mouvement populaire de l’Azawad réclame en vain la constitution d’un Etat touareg à partir de 1958. Sa base qui se trouvait à Kidal, sera le siège de ce qui fut appelé la « première rébellion touareg ». La révolte dure plus d’un an et la zone en sort appauvrie après la destruction de ses troupeaux mais reste néanmoins « dangereuse, interdite aux touristes. Les fonctionnaires maliens nommés dans cette région se considèrent comme punis, en exil » ajoute Bernus.  La famine des années 1970 causes de nombreuses fuites vers Niamey (Niger), Kano (Nigéria), Tamanrasset et Regan (Algerie). En mai 1990, deux années après la naissance du Mouvement populaire de libération de l’Azawad, une insurrection va naître avec de gens qui se battaient désormais dans des véhicules adaptés et avec un équipement de kalachnikovs et va aboutir aux accords Tamanrasset (1991) et au Pacte national (1992).  La guerre ne s’arrête pas pour autant. Sous Alpha Omar Konaré qui a incarné beaucoup d’espoirs pour la résolution de la question touareg, les choses vont à nouveau tourner au vinaigre Le Mouvement « Ganda Koy » (les « maîtres de la terre ») va faire son apparition. L’insurrection a lieu en 1996 et ses aboutissants n’ont été autres que les accords d’Alger signés en 2006 dont la crise actuel n’est que le fruit de l’échec de la mise en œuvre.
Aujourd’hui, la zone est prise en partie par quatre puissances, toutes aussi forte et armée. L’Etat malien d’un côté, l’Alliance du 23 mai, Alqaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, né en novembre 2010). Si l’Etat malien et l’Alliance du 23 mai ont lancé depuis Alger un appel au cessez le feu le samedi 04 février 2012, le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, dans une interview donné au journal El Khabar le lundi 06, signifie que cet appel ne concerne pas son mouvement.
La guerre continue donc et tout le monde en pâti. Les touaregs réfractaires à cette guerre sont obligés de fuir. La cause, ils sont opprimés par les noirs maliens qui voient en eux des sanguinaires et ils sont aussi victimes de l’ostracisme de leurs frères touaregs qui sont dans la rébellion. Chez les touaregs « chacun doit rester à sa place, se conformer au rôle qui lui est dévolu sous peine d’exclusion » nous dit Bernus.

dimanche 18 novembre 2012

Lettres écrites du désert n°1


A Monsieur tout citoyen du monde,

Quel hommage feront nous d’autres hommes ?

Le mardi 24 juillet 2012, aux alentours de 19heures, des regards hagards sont « tournés » vers le Ghana. L’un des pays les mieux ancrés dans la démocratie en Afrique vient de perdre un grand homme d’Etat. John Atta Mills, président depuis trois ans et qui préparait sa candidature pour le deuxième mandat, meure de suite de maladie à l’âge de 68 ans. Des émissions et micros-trottoirs réalisés à cet effet montrent bien combien les gens étaient attachés à cet homme et croyaient en sa détermination à faire aller de l’avant son pays. Bien entendu, il y a toujours quelques boutades bien que masquées telles que celle de l’ex président JJ Rawlings qui est un peu son « rival politique ».

Mort et fier

Beaucoup d’hommes veulent mourir après des années de combats pour leur pays et mourir honorés par tous les hommes sensés. Ces combats, tout homme les tente d’une manière ou d’une autre mais ils ne sont pas si nombreux ceux qui y arrivent. Si aujourd’hui Atta-Mills est mort fier et rend ses concitoyens fiers de son combat, il n’a sans doute pas été le seul et ne le sera pas. Che Guevara, Martin Luther King, Hailé Celasie, Ahmadou Abdoulahi Dicko, Patrice Lumumba, Joseph Ki-Zerbo, Mohamed Ben Bellah, Yasser Arafat, John Kennedy,  Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia, Amadou Kourouma, Franz Fanon, Massoud, sont entre autres, des hommes qui ne sont plus de ce monde mais qui resteront à jamais positivement gravés dans la mémoire collective, tant que la raison subsistera. D’autres, encore vivants tels que Alpha Omar Konaré, Nelson et Winny Mandela, JJ Rawlings, n’ont aucune crainte pour ce que le monde dira d’eux dans l’avenir à leur fils et petits-fils.

Des hommages regrettables ?

Aujourd’hui, osons le dire, il y a de nombreuses personnes qui ont peur de mourir. C’est une sorte de regret d’avoir vécu et une réelle crainte de la vie après la mort ou après leur mort. La vie après la mort, considérons-là comme étant l’au-delà, d’après les religions révélées. Si beaucoup craignent le feu de « djahan-nam » pour tout ce qu’ils ont fait d’inacceptable, certains sont aussi préoccupés par ce que nous convenons d’appeler « la vie après leur mort ». Quel regard veulent-ils que l’on porte sur eux. A l’instar de beaucoup, voire la plupart des chefs d’Etats africains de notre ère, le Burkina Faso abrite aussi des gens qui ont peur de l’avenir. S’ils ne craignent par le regard que les gens porteront sur leurs tombes, ils craignent le témoignage qui sera rendu sur leur sépulture ou encore, ils pleurent déjà toutes les nuits quand ils réfléchissent sur le regard qui sera porté sur leurs enfants à l’avenir.

Quel témoignage fera un peuple meurtri de son meurtrier ?

Il y a certains pays où tout le monde se regarde en chiens de faïence. Des peuples perpétuellement en conflit interne parce que malmenés par des baroudeurs dont le seul souci est le pouvoir absolu. C’est le cas d’un pays bien connu des lecteurs où les gens entrent par effraction dans l’histoire et se retrouvent sans espoir d’issues honorables malgré toutes les lois qui sont manipulées tous les jours pour des mandats ou des amnisties. Certains hommes d’Etats sont même passés d’un lit de malade un soir d’octobre au palais présidentiel, plutôt qu’à l’hôpital. Par conséquent, un peuple pourra témoigner que durant des années, longues et ennuyeuses économiquement et désastreuses politiquement, il a été le théâtre d’une merde presque parfaite dans laquelle « un malade » l’y a entrainé. Sans hypocrisie, sans langue de bois ni haine aucune, je témoigne que certains présidents d’Afrique, particulièrement le PF n’auraient pas dû être. Et vous, que dites-vous de votre président ?

Moussa N. DICKO, Fier Citoyen !

Société : Nos anciens meurent inquiets


Notre société, à l’instar de celles africaines, est en perpétuelle mutation. Elles se manifestent sur tous les plans dont le plus important est celui de l’éducation qui est un domaine essentiel parce ce que déterminant pour l’être et le devenir de toute société. En effet, l’éducation est une méthode par laquelle, on fait évoluer un individu vers un certain niveau d’émancipation. Son étymologie en dit mieux. Le terme vient du latin « edeucere » qui signifie faire évoluer. C’est dire que l’éducation consiste à faire passer d’un point «  A » vers un autre « B » plus élevé, comme nous l’instruit si bien le Professeur émérite Joseph Ki-Zerbo.
On le sait aussi, toute société éduque avec une conception d’un personnage type. Chaque société, a un personnage « robot », nous disent les anthropologues. Nous, nos sociétés, ont comme personnage « robot » un homme ou une femme épris de respect d’autrui, d’amour propre et d’esprit de sacrifice pour la patrie. A la question de savoir comment y arriver, une réponse aussi simple que pratique : le placement de l’enfant sous le couvert de la société entière. Le principe est clair, un enfant appartient à toute la communauté.
En quelques années, notre société a balayé ce principe faisant place à une vie dans laquelle, l’enfant n’appartient même plus à sa famille entière. Il n’est voué qu’à ses géniteurs. Dans certains cas même parmi ses géniteurs, il n’y a qu’un seul qui a de l’influence sur l’enfant. Il n’est pas rare de voir un enfant vociférer des menaces envers de vieilles gens qui lui reprochent telle ou telle chose. Très souvent la réaction est du genre, « tu n’es pas mon père » ou plutôt, « même mon père ne me parle pas ainsi ». Pourquoi en sommes nous arrivés là ?
D’où nous vient cette culture de l’individualisme ? La question mérite réellement d’être posée ! Cependant, une analyse simple de la situation actuelle nous fait comprendre que les nouvelles pratiques que nous déplorons sont surtout remarquables dans les villes et s’accentuent au fur et à mesure que l’urbanisme s’amplifie. Pis encore, les jeunes personnes instruites dans ces localités sont les plus touchés par cette crise de conscience qui met en péril nos valeurs traditionnelles.
Nous n’irons jusqu’à dire que l’école est responsable de ce qui arrive mais force est de reconnaître que pendant longtemps, nos écoles ont enseigné les cultures occidentales dans lesquelles l’individualisme est tant exalté. En effet, on nous a tous enseigné un certain libertinage qui a fait de certains d’entre nous des dangers pour notre culture. En plus, le système éducatif, plusieurs fois réformé dans une logique de « perfectionnement » par les pouvoirs publics, a fini par rendre ses produits dangereux. En faisant des élèves des intouchables vis-à-vis des enseignants, le système a formé des enseignants et leur a mis face à une force qui se dresse comme un adversaire alors qu’il devait occuper la place d’auditeur attentionné.
Quand ce n’est pas l’enfant formé par un système libertin qui cause problème, c’est très souvent ses parents qui ne suivent pas son évolution. L’enfant grandit sans un suivi et de ce délaissement grandit un être sans estime pour ce que le commun des éduqués modèles trouve de moral. Sa seule morale est celle qu’il acquiert dans la rue. Pourtant, comme on le dit souvent, la rue n’éduque pas, elle élève comme on élève les animaux. Dans cette liste, se trouvent des enfants de familles aisées qui bénéficient de tous les luxes et qui ne sont nullement suivis dans leurs actes ni conseillers dans ce qu’ils font.
Ainsi, nombreux sont nos parents qui sont aujourd’hui déçus de ce que sont devenus leurs enfants. D’autres encore, non moins importants, se plaignent de ne plus être en droit d’inculquer des valeurs à des enfants de leurs propres frères et sœurs parce que tout simplement, ils craignent des réactions vigoureuses de la part de l’enfant ou de ses parents.
Au regard de la délicatesse de la question et de la complexité de la situation dans laquelle elle se pose, il serait important et même essentiel de créer un cadre de concertation à travers lequel les valeurs sociales et sociétales des burkinabé en particulier et des africains en générale seraient à nouveau considérées comme bases de notre éducation et donc de notre développement.
L’éducation est le fondement de toute société car elle force l’homme en lui inculquant des valeurs de savoir-vivre, de savoir-faire et de savoir-être, c’est-à-dire une culture qui est marque d’une société. Il est temps que cessent les copies à outrance des sociétés occidentales au péril des nôtre. Vivement, que nos anciens cessent de mourir avec autant de regret !
Moussa DICKO

La FEDAP-BC va mettre le feu à Kossyam


« La modification de l’article 37 n’est pas interdite par notre constitution, car il ne figure pas parmi les dispositions non susceptibles de modifications énumérées au niveau de l’article 165 de la constitution. La FEDAP-BC respectera scrupuleusement les voies de décisions instaurées par la constitution » s’est exprimé Dr Bertrand Gaston SOUBEIGA, Président de la FEDAP dans une déclaration qu’il a signée au nom de son parti, pardon, de son association. Ainsi donc, ce qu’il partage le moins avec nombre de Burkinabé est la volonté de limiter le nombre de mandats présidentiels comme le prévoit la constitution en son article 37. Cependant, force est de reconnaître que lorsque l’on interroge les burkinabé, de toutes les couches sociales, la plupart de ceux qui partagent l’idée de cet éminent Docteur sont des personnes du troisième âge et de surcroît, ceux parmi eux qui ne sont pas instruits.
Les explications que ses partisans donnent c’est que Blaise est celui que tel personne « qui m’est chère » pour ses « cadeaux pendant la période électorale » ou toute autre forme de « générosité » soutient. On ne peut pas imaginer que la FEDAP-BC soit partisane de son icône Compaoré juste pour ses bienfaits ou pour des affaires familiales, voire ethniques à certains niveaux. Par contre, la majorité de la jeunesse burkinabé, des cadres et même des bonzes des partis majoritaires, CDP, ADF-RDA, etc. sont contre la modification de l’article 37 de la constitution en faveur de leur candidat habituel. Pour l’un des leaders des partis « je suis pro-Blaise mais contre le pouvoir à vie ». Comme lui, beaucoup d’autre, en tribune ou en cachette retourne leur casquette aux dirigeants desdits partis et mouvements qui sortent pour prononcer des incohérences contre la limitation des mandats présidentiels au Burkina Faso.
Une démocratie au modèle burkinabè, disent-ils. Erreur ! Ce que le président de la FEDAP-BC appelle « conspiration politico-médiatique ourdie par une certaine classe politique dont les intérêts sont aux antipodes des préoccupations réelles du peuple burkinabé », est un leurre. Par conséquent, d’une manière consciente ou inconsciente, sa structure et tous ceux qui militent de bon ou mauvais gré pour la relecture des textes en faveur du président actuel, militent simplement pour une mort politique de ce dernier à la façon de Tandja. Le Burkina n’est certes pas le Niger mais de plus en plus le burkinabé envie le nigérien qui tout au moins, croit de plus en plus que la démocratie et le respect des droits de l’homme tels que la liberté d’expression sont des valeur que l’on peut encore acquérir en Afrique.
Le second plan de la Fédération qui consiste à en arriver à un référendum si le CCRP ne parvient pas à un consensus sur la question est tout aussi injurieux que révoltante. Il faudrait alors conclure avec la Fédé que l’essentiel du CCRP est de permettre au président actuel d’être candidat en 2012. Même si pour le mentor de la FEDAP « la limitation du mandat présidentiel ne saurait se justifier étant entendu qu’il revient au peuple souverain de renouveler ou non sa confiance au Président du Faso. C’est pourquoi, pour nous, FEDAP-BC, compte tenu de la fixation et de l’intransigeance des positions des acteurs politiques sur cette question, le seul gage demeure le peuple qui doit être consulté à travers un référendum ».
A cette assertion, il faudrait peut-être se demander ce que cette fédération, ou son président entend par « peuple ». Les derniers événements survenus dans notre histoire, nous disent long sur point de vue du peuple sur le système en place. C’est le peuple burkinabé qui a boycotté le scrutin présidentiel dernier par désintéressement de la chose politique gérée de façon aussi caduque ; c’est ce même peuple qui s’est largement mobilisé et a, pendant des mois, contesté un système de gouvernance bâti sur l’impunité et l’injustice sociale. Ce peuple attend oreilles et yeux grands ouverts. « Gare à eux, s’ils touchent à l’article fétiche ».
Tout le monde a le devoir de songer à un avenir radieux pour le Burkina Faso. Aussi faut-il y penser sans hypocrisie ni complaisance ! Toute hypocrisie ou complaisance serait intolérable et ne sera pas tolérée. Ce que l’on souhaiterait le plus serait que les théoriciens de la mouvance présidentielle soient des conseillers pour la bonne cause et que leur idole qu’est le Président Compaoré puisse se rattraper. Il a déjà manqué à beaucoup de rendez-vous avec l’histoire et celle-là pourrait être la dernière. « Il n’y a pas de mauvais souverains, mais de mauvais conseillers », dit un adage africain. Il faudrait que l’entourage, disons les conseillers, sachent écouter et méditer longuement les paroles des anciens.

Ouatt DICKO

Ahmadou A DICKO, un digne fils du BF et de l'Afrique oublié


La Subdivision de Djibo devenue Cercle suivant l’Arrêté N°443/INT/N°A du 20 Aout 1958, a eu la chance d’abriter les premiers agissements pour l’indépendance de la Haute-Volta, voire de l’Afrique. Il est vrai que depuis longtemps la localité a entretenu une culture d’hostilité vis-à-vis de l’école à l’époque dite coloniale et même aujourd’hui, bien qu’à force de sensibilisations et de prise de conscience, les classes soient de plus en plus pléthoriques. Mais malgré cette culture, les quelques rares personnes qui y sont allés ont su d’une manière ou d’une autre marquer la mémoire du colon et ne sont pas pour autant connus dans leur propre province d’origine, pour lequel ils ont souvent tant fait. Pendant que l’on assiste ailleurs à la célébration de personnalités dites éminentes telles que Maurice YAMEOGO, Gérard Kango OUEDRAOGO, MOGHO-NABA Kougri, Ouezzin KOULIBALY, dans d’autres pays, Léopold Sedar SENGHOR, Fulbert YOULOU, on oublie que ce sont eux qui ont refusé l’indépendance à l’Afrique  en 1958 alors que dans le cercle de Djibo, plus précisément à FILIFILI, un jeune étudiant  de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (F.E.A.N.F) et membre fondateur du Mouvement Africain pour la Libération Africaine (M.L.N.) se serait élevé contre toutes les autorités de l’époque allant des chefs coutumiers, commandant de cercle qui était Robert GUILLO(22sept. 1958-22 nov. 1959), et au chef du gouvernement, à l’époque Maurice YAMEOGO. Cet homme dont aujourd’hui dans la localité seuls quelques anciens du RDA et quelques uns de ses amis et parents de son FILIFILI natal et environ, peuvent se souvenir pour le fervent opposant qu’il a été pour eux s’appelle AHMADOU ABDOULLAHI DICKO. Il laissa au monde et plus particulièrement à la jeunesse africaine un héritage dans un livre qu’il intitula Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique Noire, qui, comme lui-même l’a dit, est un « journal de lutte et d’espoir » et qui fut d’abord édité par DAG HAMMARKSJOLD FOUNDATION en 1967, puis par L’HARMATTAN en 1992 avec une préface de Joseph KI-ZERBO.
                                      Portrait  
Personne ne pourrait mieux décrire cet homme que l’éminent Pr JOSEPH KI-ZERBO, qu’il repose en paix. Voilà en long, qui était AHMADOU ABDOULLAHI DICKO à la plume de du professeur qui fit la préface Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique noire:
« Il était frêle ; presque fragile, comme ses congénères peuls accrochés à leurs troupeaux errant dans la steppe sahélienne rôtie  de soleil. Frêle, mais inflexible à la fatigue. C’était un homme simple d’allure, d’une élégance racée dans son costume européen et d’une simplicité prophétique dès lors qu’il revêtait le boubou africain de cotonnade. Le teint clair, le front haut, le visage d’une pureté ascétique, annonçait  un être dépouillé de  préoccupations mesquines. AHMADOU avait une intelligence lumineuse, à la fois limpide par sa rigueur analytique et dialectique par son aisance à sortir de toutes les embûches et à enfermer l’adversaire dans ses propres contradictions : un prince de l’esprit qui savait écouter sans interrompre et parler sans sobriété. Dans les innombrables débats d’une génération passionnée et libre, la parole de DICKO était rare et attendue. Le ton calme et doux savait s’élever avec ferveur lorsque l’essentiel était en cause. En effet, son intelligence n’était pas un microscope stérile et froid ; c’était un phare hissé sur une âme de feu. » Le professeur ajoute : « Dès qu’on était en sa présence, on captait l’aura d’un être consacré, dévoué : d’une générosité sans calcul, radical sans fanatisme, vigilante sans étroitesse de vue… Ce qui fascinait chez lui sans heurter, c’était cet équilibre rarement réalisé entre la perspicacité fulgurante de l’esprit, la sensibilité exquise du cœur aux problèmes d’autrui et l’élévation de l’âme vers la cime des grandes causes. Chez A. DICKO l’humilité personnelle ne fait que justifier et légitimer la fière intransigeance de ses grandes ambitions pour l’Afrique. Tel était cet homme, qui a pour ainsi dire traversé hâtivement les sentiers de la vie, sans avoir eu le temps se salir aux poussières du chemin. »
De sa mort, le professeur dira : « Un frère d’armes, un patriote africain pur et irréductible comme le diamant s’en est allé. »(cf. préface de Journal d’une défaite).
                              LA VIE D’UN GUERRIER

Officiellement,  AHMADOU est né en 1932 à FILIFILI de la famille royale. A l’époque, Dotoka, Baraboulé et Filifili constituaient un seul canton. La capitale était Dotoka, et étant donné que c’était la même famille, la chefferie était tournante. Lorsque le patriarche de Dotoka mourrait, le trône revenait au plus âgé des membres de la division de Baraboulé et celle de Filifili. Le père de AHMADOU se nommait DICKO ABDOULLAHI SALOU et sa mère FATOUMATA HAMMADOUM.
Il est inscrit à l’école de Djibo en 1939 où il fait les seules classes de CEP1&2 et CE1, période pendant laquelle il perdit sa mère qui l’assistait à Djibo pour sa scolarité. Pour les classes de CE2 au CM2 il fallait aller les faire à Ouahigouya où il obtient son CEPE en 1945 après quoi, c’était l’étape de Bamako, la capitale. En effet, comme on le sait tous, à cette époque-là, la Haute-Volta n’existait pas et notre le Jelgooji relevait du Mali. De retour à FILIFILI son père refuse, la rentrée venue, de le laisser repartir pour ses études alors qu’il devait passer le test d’entrée à l’Ecole Primaire Supérieure (E.P.S) de Bamako, qui s’est changée plus tard en Lycée TERRASSON DE FOUGERE avant d’être aujourd’hui l’établissement que l’on appelle aujourd’hui le Lycée Askia Mohamed. C’est grâce au nouveau directeur de l’école de Djibo qui se nommait Noumountché KONE que le jeune homme réussit à partir pour Bamako. Le directeur de l’école aurait menacé de dénoncer ABDOULLAHI à l’administration s’il ne laissait pas son fils aller continuer ses études. C’est ainsi que AHMADOU arrive à Bamako et trouve que le test était déjà passé. Par chance il rencontra un de ses enseignants nommé BOUGOURAOGO OUEDRAOGO qui, connaissant ses mérites, lui fit inscrire en classe de sixième. Noter que ce Bougouraogo OUEDRAOGO est celui qui a été le premier ministre de l’information du Burkina Faso. AHMADOU se distingua en devenant major de sa promotion les quatre années qu’il y fit. Après avoir obtenu son BEPC en 1949, il dût aller continuer ses études à Dakar au Lycée Van VOLHOVEN aujourd’hui appelé Lycée Lamine GUEYE. Il étudie alors à Dakar jusqu’à obtenir son Baccalauréat en 1952 et est admis à l’Université de Toulouse où il adhère à la F.E.A.N.F et y était honoré pour ses écrits et conférences qu’il donne et surtout à l’occasion de la commémoration aux 21 février de la journée de solidarité anticolonialiste. Il participe à l’assemblée constitutive du M.L.N avec JOSEPH KI-ZERBO, ALBERT TEVOEDJRE et CHEIKH HAMIDOU KHANE, entre autres. Courant 1958, alors qu'il préparait une thèse de doctorat en Lettres d'espanol, avec les crises qui éclatent en Afrique entrainant le retour de CHARLES DE GAULLE au pouvoir en France, ces étudiants reviennent en Afrique pour militer pour l’Indépendance immédiate de l’Afrique par le vote du > au référendum du 28 septembre proposé par DE GAULLE. Dans un climat tendu, où les dirigeants politiques sur place étaient acquis à la cause des colons, si corrompus soient-ils, AHMADOU ABDOULLAHI DICKO fut le seul parmi ceux cités plus haut à venir au BURKINA FASO contre des chefs politiques comme Maurice YAMEGO, Ouezzin KOULIBALY, Gérard KANGO, religieux, et même coloniaux à l’exemple de Robert GUILLO, commandant du cercle à l’époque, pour faire la campagne du >. Il parcoure son DJELGOODJI natal, Ouahigouya, Ouagadougou la capitale politique, et Bobo-Dioulasso celle économique. Des meetings, des conférences et des tête-à-tête avec des hautes personnalités de l’époque. Il repart pour Toulouse le 07 novembre 1958 avec un échec forgé par des gens comme MAURICE YAMEOGO. Mais de cette tournée, il lègue aux générations d’historiens une œuvre intitulée Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique Noire. Dans les débuts de la décennie 1960 il revient au pays et enseigne deux ans au Lycée Municipal de Bobo. Il est atteint d’un cancer de vessie, puis, envoyé à l’hôpital Necker à Paris, il est ramené à l’hôpital de Bobo non soulagé et y succomba le 04 mars 1962. Il repose aux cimetières municipales de Bobo dans le quartier de Dioulassoba depuis cette année-là et son œuvre demeure jusque-là méconnue de ses proches, les jeunes Djibolais et même beaucoup de ceux qui font des recherches sur la localité. Le Pr KI-ZERBO y est allé plusieurs fois dont une fois avec sa femme Jacqueline. A ma visite de FILIFILI le samedi 28 aout 2010 je constatai combien ces paysans qui n’ont jamais été l’école et qui ont été mis à l’écart par l’administration même actuelle, connaissaient Joseph KI-ZERBO mieux que bon nombre de nos étudiants d’aujourd’hui.




MOUSSA DICKO, Historien-Archéologue.

Contact : +226 71 22 18 52    ;  e-mail : nibelche@yahoo.frhttp://www.facebook.com/pages/Ahmadou-Abdoullahi-DICKO/136946829708523http://www.lefaso.net/spip.php?article37421

Commémoration de la Journée mondiale du Réfugié Le Burkina Faso se mobilise à Mentao Sud


« Une seule famille divisée par la guerre, c’est déjà trop. » C’est sous ce thème que la Communauté internationale a commémoré la Journée mondiale du réfugié. Le Burkina Faso, qui depuis les derniers jours de janvier 2012 reçoit de nombreux réfugiés venu du Mali, n’est pas resté en marge. Au plan national, c’est dans le Soum, à Djibo, et plus précisément le Site de Mentao Sud qui a accueilli les festivités commémoratives. Le Ministre des Affaires étrangère du Burkina Faso, Djibril Y. Bassolet, accompagné du Ministre malien de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et des Personnes Agées, Dr. Mamadou Sidibé, et de celui de la Famille, de la Promotion de la femme et de l’Enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, sont venu manifester leur sympathie aux réfugiés maliens qui y vivent et rendre hommage aux hommes, femmes et enfants du monde entier, qui jour et nuit marchent à travers les chemins, fuyant la guerre et l’humiliation qui l’accompagne. Au cours de la cérémonie, plusieurs personnalités ont été entendues et ont signifié combien cette journée est salutaire. Mme Sahi a remercié le Burkina et les partenaires tels que le HCR pour leurs efforts aussi bien dans la médiation que dans l’accueil et le soutien apporté aux réfugiés maliens. Elle dit également travailler avec tout le gouvernement de Modibo Diarra pour un retour de la paix, afin que ces nombreux exilés rejoignent leur terre d’origine car, précise-t-elle, « on n’est bien que chez soi ».

Réfugiés dans le monde

Selon un rapport de l’UNHCR, huit personnes au monde fuient leur pays tous les jours à la recherche d’asile pour raisons de guerre. Aussi, l’an 2011 a été l’année la plus calamiteuse depuis 2000 en faisant plus de 800 000 réfugiés dans le monde (voir lien : http://unhcr.fr/4fdb2f5f6.html). Dans un autre rapport intitulé « The State of the World’s Refugees: In Search of Solidarity » (Les réfugiés dans le monde : en quête de solidarité) publié par le HCR, il ressort qu’en « début 2011, des dizaines de millions de personnes — dont 33,9 millions relevant de la compétence du HCR — sont donc particulièrement vulnérables. La plupart sont exposées aux conflits armés et à la violence politique à l’intérieur de leur communauté ou de leur pays d’origine : civils pris dans des conflits, réfugiés, demandeurs d’asile, réfugiés en situation prolongée et personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (déplacés internes). Ces dernières années, les déplacés internes étaient les plus nombreux à bénéficier de la protection et de l’assistance du HCR — 14,7 millions pour 27 pays début 2011, mais leur nombre total pourrait s’élever à 27,5 millions en raison des conflits. L’agence œuvre également au bénéfice de 10,5 millions de personnes réfugiées à cause des conflits. »
En un mot, autant le dire, le monde inonde de réfugié et l’heure est plus que jamais à la nécessité de la recherche de solution qui impliquerait toutes les couches sociales de toutes les sociétés du monde.

Sauvons le monde

Alors que les prévisions promettent que de nouveaux dangers guettent le monde, il y a peu d’espoir à l’horizon. Le rapport de du HCR prévoit que dans les dix prochaines années, les catastrophes naturelles vont causer des déplacements par millions à cause du phénomène de changement climatique. Au même moment, la conférence de Rio+20 tant attendu par les écolos ne promet pas des retombées positives. Pour beaucoup de défenseurs de l’environnement, l’heure est à la recherche d’autres moyens de sauver la planète et même l’ONU de la corruption des grandes puissances qui font d’elle le tremplin des bourgeois industriels peu soucieux des dangers encourus.
Les crises sociales, politiques et religieuses, voire l’apatridie, sont autant d’autres mots dont les exemples ne sont plus tirés des livres d’histoire. Les pays s’entredéchirent et chaque partie se donne une raison de sévir. Dans le cas du Mali, l’Etat d’un côté, les sécessionnistes de l’autre, les djihadistes aussi. La population, prise au piège par « la tyrannie » ne sait plus à quel saint se vouer.
Il faut absolument que les choses changent positivement, et à tous les niveaux. Nous ne pouvons changer le monde qu’en changeant les hommes et chacun peut le faire. Nous avons des frères et sœurs, nous avons des amis, nous devons accepter de nous ouvrir à des débats constructifs.

Des démons de l’époque des indépendances

L’Afrique est plus que jamais déchirée par des guerres ethniques 127 ans après la conférence de Berlin, date de son « partage officiel ». Durant les années soixante, pendant que les indépendances se préparaient, les élites et autres leaders politiques étaient divisées sur les priorités : « indépendance d’abord, unité ensuite » ou alors « union, puis indépendance ». Les « indépendances » eurent lieu mais aujourd’hui encore on cherche l’union, ou je dirai, l’unité. Les choses vont de mal en pis et l’avenir est …

Edito n°001


Dans les années antérieures, on a vu sur le marché, des boîtes de sardine, de tomates, des paquets de biscuits, et bien d’autres produits de consommation, vendus par des commerçants véreux ou inconscients à des citoyens tout aussi analphabètes ou insouciants alors que les dates de péremptions desdits produits étaient dépassées de plus de trois mois. Aujourd’hui, plus que jamais le problème inquiète et devrait interpeller les autorités et bureaux en charges des contrôles. Sur le marché djibolais qui ne cesse de grandir et de rendre fier ses fils, se trouve aujourd’hui encore un stock d’une eau dite minérale beaucoup consommée, de la marque « Noura » périmée depuis le 11 février 2011.
Djibo, la ville carrefour, animée par des hommes et des femmes qui, du mercredi au mardi et de 0h à 24h, la traversent du Nord au Sud et d’Est en Ouest est en passe d’être dangereuse. Dans ce fluent marché où chacun s’achète quelque chose, de telles pratiques pas catholiques, ni même animistes semblent autorisées. Ce n’est pas le lieu d’évoquer tous ce que s’y fait de mal, mais il faut bien commencer par un mal et pas des moindres.
La belle cité du Jelgooji doit cesser d’être ce que je considère, pour le moins comme étant une presque poubelle, un dépotoir.  Autrement, comment pourrait-on tolérer de tels actes ?
Autant le dire, tout le monde doit agir. Sinon, c’est nous qui payeront les peaux cassées. Les différentes marchandises comportent toutes des dates de péremption pour que ces dernières soient bien respectées et cela doit se faire sur tous les marchés. Comment comprendre qu’une maison comme Noura, qui siège à Karpala, un quartier de Ouagadougou et qui continue de fonctionner envoie son stock d’eau périmée sur notre marché ? Comment nos commerçants l’ont-ils accepté ? Comment les populations, et même les plus alphabétisées acceptent-elles de consommer de telles eaux ?
Autre chose non moins inquiétant, si pour certains sachets Noura ou pas, les délais sont dépassés, pour d’autres, aucun délai n’y figure. Vous saurez tout simplement lire « à consommer avant 3 mois » ou encore « à consommer avant la date ci-contre » sans qu’il n’y en ait une.
Que chacun prenne ses responsabilités pour éviter qu’on ne se fasse du mal !!!

Crise malienne Les grands hommes pleurent-ils en silence ?


« Jamais le Mali, encore moins par Dieu le Mali démocratique n’a été et ne sera un terrain d’hostilité ». Ainsi parlait Alpha Omar Konaré en 2002 dans son discours en Côte-d’Ivoire à l’occasion de du Forum pour la réconciliation nationale. Chaque matin, quand je me réveille, je vois des touaregs et j’ai la chère de poule. J’ai peur, j’ai pitié et je pleure. Sans jamais faire couler de larmes, je souffre de mon fort intérieur. Aussi, je pense à ces mots que l’éminent Professeur a prononcé ainsi qu’à l’espoir que le Mali incarnait en Afrique et j’en souffre. J’ai sélectionné un extrait de ce discours pour vous !!!
« Chers frères et sœurs de Côte d’Ivoire en acceptant de vous retrouver dans le cadre d’un forum de réconciliation nationale, vous exprimez fortement votre volonté d’arracher votre pays, notre chère Côte d’Ivoire à l’emprise de la fatalité et de l’ouvrir à la pérennité à un avenir digne de son histoire et de sa culture, vous exprimez aussi votre volonté de secouer les démons de la violence et de la haine et de vous tourner vers un avenir de paix et de concorde dédit normal de la Côte d’Ivoire.
Il s’agira moins de déchirer les pages de l’histoire que de les tourner que d’avancer. Il ne peut pas s’agir d’oublier mais de pardonner d’assumer ensemble les erreurs voir les fautes combien vous avez eu raison d’enclencher une telle dynamique, d’engager un tel processus jusqu’à cette étape il ne pourrait s’agir que d’un processus fragile avec au début des avancées incertaines quelquefois de reculs qui finiront à force de foi de détermination par être et bon décisifs. Partout vous le savez mieux que moi Monsieur le président en tant qu’historien partout ou l’on s’est montré méprisant dans ses relations ou on a substitué aux règles de l’humilité et de la tolérance celle de l’arrogance et du rejet de l’autre frère, on est allé à l’affrontement sans issue. Les propres enfants du pays ont conduit leur pays à la catastrophe. […] cela peut exister derrière des buissons de l’intolérance. La catastrophe arrive vite quand on n’a pas le courage de se parler, d’échanger, de regarder l’autre, de faire confiance à l’autre si diffèrent et si proche aux voisins si sacrés, aux amis si chers, aux partenaires si nécessaires quand tout se réduit au pouvoir à la quête du pouvoir.
Aux problèmes politiques, il faut de vraies solutions politiques; pas de faux fuyant.
Elles peuvent être difficiles à trouver mais nous devons les trouver ensemble à coup de concessions, de compromis conformes à l’État de droit, de compromis démocratique. Les problèmes politiques mal résolus finissent par prendre de dimensions régionalistes puis ethniques, puis religieuses et conduisent à l’anarchie. […] Jamais le Mali, encore moins par Dieu le Mali démocratique n’a été et ne sera un terrain d’hostilité. La sécurité de chacun de nos voisins est notre sécurité, la stabilité de chacun de nos voisins est notre stabilité; voyez vous mes frères et sœurs le Mali c’est un peu de chacun de nos voisins. le Mali c’est un peu d’Algérie, c’est un peu du Niger, un peu du Burkina Faso, un peu de Côte d’Ivoire, un peu de Guinée, un peu du Sénégal, un peu de Mauritanie et un peu d’autres encore. Le Mali se lie aussi à chacun de nos voisins et il n’est pas nécessaire de rappeler ici que le peuple de la Côte d’Ivoire et du Mali et d’autres peuples ont entretenu des relations séculaires d’amitié et de fraternité.

En souvenir des structures étatiques passées, de migrations multiples que vous ayez su bien décrire Monsieur le président à travers ces contrées pluriethniques, de cette contrée si riche de leur pluralisme et de leur différence en souvenir d’engagement commun, de lutte commune, de sacrifice commun au sein du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Souvenir inaltérable, souvenir inaltérable du lieu de notre Houphouët malgré tout si présent aujourd’hui dans cette salle et présent auprès de nous aujourd’hui. Plus de choses nous unissent et ne nous séparent, nous avons bâti là-bas et ici ensemble. Nous devons tenir encore ensemble aujourd’hui nourri du passé fort des rencontres intercommunautaires adossées à l’État de droit à la quête de nouvelle citoyenneté plus large fruit de nos choix d’intégration. Camarade, nos peuples n’ont d’autres choix…nos peuples n’ont d’autres choix que de bâtir le présent et l’avenir qui leurs sont communs sur des fondements inaltérables qui ont su respecter la patine du temps et l’usure de l’histoire.
Monsieur le président de la Côte d’Ivoire, président de tous les Ivoiriens et de toutes les Ivoiriennes, de tous les Africains et de tous les étrangers qui vous sont confiés à Monsieur le président. Nous sommes convaincus que le peuple de Côte d’Ivoire saura cicatriser cette blessure, surmonter toute ces dissensions et poursuivre sa marche entière celle d’un grand peuple, d’une grande nation vers le progrès social, économique et culturel. Cette perspective nous réjouit profondément. Elle fera honneur à la Côte d’Ivoire à tous les fils, à toutes les filles de ce pays, à la sous région, à l’Afrique si bien représentée aujourd’hui par notre frère ici et elle nous fera donc digne de Félix Houphouët Boigny, de Mamadou Konaté, de Ouezzin Coulibaly, de Modibo Kéita, de Kaboré Zinda, de Biaka Boda et j’en passe. Et cette Côte d’Ivoire, notre Côte d’Ivoire, demeurera pour l’éternité au rythme, du salut à la terre d’espérance, au pays de l’hospitalité dont les légions remplies de vaillance ont relevé la culpabilité... »

Réfugiés maliens à Djibo Des bagarres au non d’une culture ségrégationniste


Depuis le 17 janvier 2012, on le sait, nos voisins maliens sont en pleine crise. Si pour les politiques et militaires la guerre se fait au nom de l’intégrité du territoire national, pour les actuels maîtres du nord du pays, plusieurs raisons sont avancées. Deux principales tendances partagent plusieurs groupes du territoire nord. C’est ainsi que de nombreux mouvements se combattent au nom de mêmes idéaux vus sous différents angles. Des islamistes antagonistes et des indépendantistes divisés, personne ne fait l’unanimité, même pas dans son propre groupe.

Cela a entrainé des exilés qui, malgré leur statut de réfugiés, vont rester divisés. Après avoir refusé d’intégrer les premières tentes aménagées pour les accueillir au Burkina Faso parce qu’elles ne respectaient pas la différence entre arabes et touaregs, les réfugiés ont fait parler d’eux le mardi 1er mai 2012. Une bataille rude s’est déclenchée autour de la distribution des vivres par les agents du Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés (HCR) occasionnant un mort du côté des touaregs et de nombreux blessés dans les deux camps. Deux touaregs sont à ce jour hospitalisés au Centre médical avec antenne chirurgical (CMA) de Djibo et des interpellés à la gendarmerie. Des sources dignes de foi laissent entendre qu’un arabe serait en détention à la maison d’arrêt du Tribunal de grande instance de Djibo pour l’homicide qu’a occasionné cette bagarre.

La raison de la dite bagarre est toute banale. Comme d’habitudes, la distribution devrait se faire dans l’ordre hiérarchique suivant : les arabes d’abords, les touaregs ensuite. Cependant quand les arabes ont fini de recevoir les vivres et que les touaregs ont pris le rang, un vieil arabe  qui n’y était pas au même moment que ses congénères arrive et se décide à passer avant les touaregs et cela en présence de son fils, un jeune soldat de l’armée malienne qui a fait défection, semble-t-il. C’est ce dernier qui finira par gifler un des touaregs qui s’obstinaient à barrer le passage au vieil arabe. La goutte d’eau va déborder le vase. Et comme si les touaregs n’attendaient que cela, ils pourchassèrent les deux arabes jusqu’à leur camp. Retournés chercher leurs vivres, ils virent les arabes venir avec leurs véhicules tout terrain cogner leurs engins deux roues. S’en est suivi la rixe jusqu’à ce que les éléments des forces de l’ordre interviennent.

Pour ceux qui les connaissent mal, parmi les réfugiés maliens, il y a des peuls, des bella, des touaregs, des arabes, etc. Selon leur conception, il y a des noirs et des blancs. Parmi les noirs, les bella sont ceux que les touaregs ont toujours considéré comme inférieurs en ce sens qu’ils leurs auraient servi d’esclaves dans le temps et ils essaient d’ailleurs de garder cela. De l’autre côté, les arabes se sont toujours vus comme les maîtres touaregs dont ils ont conquis les terres de longues dates. Du coup on se retrouve face une société graduée avec les arabes au dessus, les touaregs au milieu et les bella au plus bas de l’échelle sociale. Ceci, est-il nécessaire de le rappeler, relève de comportement discriminatoire indigne de notre ère. Beaucoup de gens seraient d’ailleurs étonnées que de telles conceptions existent encore chez certains peuples.

Le drame dans toute cette histoire, c’est que le Mali, par le biais des ses exilés réussira à exporter sa crise. Les pays voisins, aujourd’hui plus que jamais, se retrouvent acculés par le nombre exorbitant de réfugiés quelque peu turbulents, des réfugiés difficilement gérables pour plusieurs raisons dont la principale est la leur culture de la discrimination, voire de l’auto discrimination. Des réfugiés impudents qui vont jusqu’à refuser de vivre ensemble pour le seul fait d’une différenciation ethnique longtemps entretenue, des agents de sécurités impuissants et poussés au dégout d’étrangers ennuyeux, et des djibolais craintifs, la situation n’est pas loin de dégénérer.

La population djibolaise qui voit ses réfugiés de plus en plus nombreux est inquiète sur plusieurs points dont le plus important est celui de sa sécurité. Tout le monde est déçu quand à la manière dont se comportent les réfugiés. Une citoyenne de Djibo, visiblement choquée note que, « c’aurait été des burkinabè de l’autre côté de nos frontières, on n’aurait même pas trouvé de problème à partager les mêmes tentes quoi qu’il en soit » encore moins de prendre les mêmes rangs, mais que dieu nous en garde. Il faut sauver le Mali, mais aussi et surtout les maliens, exilés ou pas !

Nibel Casfigo El Che

Révélation Mines et décentralisation : un sociologue djibolais pose de nouvelles bases de recherche


Mines et décentralisation au Sahel (Burkina Faso) : Implications du site d’Inata sur le développement local, tel est le titre d’une nouvelle œuvre qui vient enrichir non seulement le répertoire bibliographique de burkinabè et particulièrement des sahélien et djibolais, mais aussi les domaines de la recherche et la connaissance de l’impact que le mines produisent sur les population locales du milieu burkinabè dans un contexte de « l’apprentissage de la démocratie ». L’œuvre de 47 pages a été publiée aux Editions Universitaires Européennes et l’auteur est un sociologue de 26 ans.

Originaire de la cité carrefour de Djibo, chef lieu de la province du Soum dans le Sahel burkinabé, Seydou Manga Dicko, puisque c’est de lui qu’on parle, est titulaire d’une maitrise en sociologie du développement rural depuis 2010 sans pour autant avoir soutenu son mémoire. Il fut ses études primaires à l’Ecole Est de Gorom-Gorom, à l’Ecole primaire départementale de Tongomaël et à l’Ecole privée évangélique de Djibo où il a obtenu son Certificat d’études primaires (CEP) en 1998. Il entra au Lycée Provincial de Djibo (LPD) où il a obtenu son BEPC et son Baccalauréat A4 respectivement en 2002 et en 2005.

Recherches, lectures, voyages, causeries-débats, syndicats et associations ont été pour l’essentiel des loisirs et passions qui ont rythmé la vie de l’auteur. L’œuvre ne reflète pas moins ses pensées qu’il exprime sans langue de bois dans son livre.

La lecture du document permet de cerner quelques zones d’ombre du monde opaque de la gestion des mines au Burkina Faso, de leur exploitation, et aussi et surtout de leur conséquence sur la vie social des localités situées autour des mines. Le capitalisme non plus n’a pas une place de choix dans l’analyse de Dicko. En effet,  dénote que « l’apparition des multinationales sur la scène régionale et plus spécifiquement sur le plan local (…) est une rencontre spontanée entre les principes capitalistes fondés sur la recherche du profit et les logiques rurales des populations en quête de survie ».

Les conditions socioéconomiques, la gestion de l’environnement sont, entre autres, des thématiques largement débattues entre l’auteur, les populations des villages environnants (Filio, Namata, Sona Tihaguel, Sona Holdè et Inata), conseillés locaux, présidents de CVD, maires, et responsables de la mine durant son séjour.  Tout en reconnaissant des efforts de la Société minière de Belahouro (SMB SA), il conclu que « la mine entretient des rapports contraignants avec le développement local à la phase de la production. » Il ne manque pas de faire des recommandations au Conseil régional du Sahel, aux leaders locaux et municipaux, à la SMB SA et à l’Etat « dans le cadre de l’amélioration des actions de terrain ».

Délinquance juvénile Le petit Hamadoum est en prison après avoir mangé du biscuit ?


Djibo, on est mardi 22 mai 2012. C’est jour d’audiences au Tribunal de Grande Instance. C’est très souvent le cinéma pour les jeunes djibolais. Ils le suivent gratuitement et avec beaucoup de passion. Au ciné, on voit toutes les scènes, comiques, ridicules, et même pitoyables. Aussi, au ciné, on est assis sans pouvoir faire quelque chose. Ce matin là, j’étais au procès. Comme d’habitude, je suis venu en retard sans pour autant rater l’essentiel des audiences.

Sur le « Rôle des audiences » figure en cinquième position, une affaire qui fera trainer le tribunal durant environ deux heures sans qu’aucune partie n’ait clairement prouvé ses arguments. Le procès a opposé le prévenu Barry Hamadoum à Dicko Hamado. Le premier est accusé d’avoir volé 40 bottes de mil dans le grenier du second. Avant de suspendre l’audience pour délibérer le mardi 29 mai prochain, le procureur requiert une peine d’emprisonnement ferme de un mois pour le jeune Hamadoum au vu de sa vulnérabilité. En effet, c’est un enfant de 17 ans qui a grandi au côté de son grand père à Mentao orphelin de père et de mère.

Voleur ou volé, qui dit vrai

Cependant, ni l’accusation, ni la défense n’a pu fournir des preuves sur le nombre de bottes volé et la manière de procéder. Dicko, agro pasteur originaire de Mentao(village à 12km de Djibo sur la nationale 22) raconte qu’il est allé en transhumance à Gnamanga(à 20km de Djibo) depuis cinq mois déjà. Selon sa version, il repart à Mentao chaque mois pour voir son mil qu’il avait stocké dans sa maison bouclée à clef, avec une serrure de 1500FCFA. Le 28 avril passé, alors qu’il était à Gnamanga, un nommé Tamboura Idrissa l’informe par téléphone que son mil a été volé. Son constat à son arrivée, c’était la disparition de ses 40 bottes dont cinq étaient éparpillées sur la route allant de chez lui au domicile du nommé Idrissa dont la femme aurait acheté le mil avec Hamadoum.

Hamadoum, quant à lui, rétorque n’avoir pas pris quarante mais deux bottes. Pour la manière, il affirme avoir trouvé la porte fermée, pas à clef mais à l’aide d’un morceau de bois et attachée. Après avoir détaché la corde, il entre dans la maison et enlève deux bottes. L’une a été ramenée chez son oncle qui lui aurait remis une pièce de 100fcfa et l’autre a été vendue à la femme de Idrissa. Interrogé sur le mil éparpillé sur tout le trajet, il dit que c’est la seule botte vendu à la femme de Idrissa qui est tombée et s’est éparpillée et c’est alors qu’il est allé prendre un plat de cette dernière et a récupéré les épis tombés. La femme de Idrissa a quand même acheté le mil volé à 750fcfa et c’est son mari qui a dénoncé l’accusé.

Barry Djiblirou, l’oncle de l’accusé a nié toute implication et ne reconnait pas avoir pris du mil apporté par son neveu et affirme ne lui avoir pas remis de l’argent. Il soutient aussi avoir invité la partie civile, le jour du constat de vol, à entrer dans son grenier vérifier s’il y avait du mil qui semblait être venu la veille. La partie civile se justifie en disant qu’elle n’en avait pas besoin, dès lors qu’elle a retrouvé son voleur qui n’a pas nié d’avoir causer un délit.

Drôle de justification pour voler

L’accusé avoue avoir obtenu 850fcfa au total pour avoir volé deux bottes de mil. L’usage qu’il en fait est tout aussi étonnant que inquiétant. Etonnant, parce qu’un voleur de son âge dans une autre ville n’y aurait pas pensé ; inquiétant, parce que cela exprime un stade extrême de la pauvreté. Personne de ceux qui liront ce paragraphe ne croira que ce garçon en a usé juste pour l’achat de biscuits, d’arachides et de dissolution. La légende raconterait qu’un jour qu’il avait envie de manger du biscuit, un enfant de Mentao a du voler du mil en période de crise alimentaire.

Comme au ciné, j’ai frémi du fond de mon âme, d’indignation et de compassion. Un enfant dans cette situation est le fruit d’une société pas du tout enviable, d’une société misérable, et laisse présager des lendemains d’incertitude et de frustration. C’est une société dans laquelle la sécurité sociale est mise à mal et nous n’avons pas le droit de nous en moquer, nous n’avons pas le droit d’en parler sans en être choqué. Mais, comme au ciné, on ne peut pas faire grand-chose et on attend que le film se termine. On peut déjà imaginer la suite. Sera-t-elle morale ? Le dernier épisode judiciaire de cette affaire nous en dira mieux, et ce sera mardi !!!

Il est encore mardi, et c’est le 29 mai 2012
Je suis encore en retard. Mais cette fois, je rate l’essentiel. Le verdict de l’affaire du petit Hamadoum est tombé. A la fin, je m’enquiers des nouvelles. Il s’avère que le petit est reconnu coupable du vol de deux bottes de mil. Il est de ce fait condamné à six mois de prison ferme et une amende de 50 000Fcfa.


Nibel Casfigo Elche

Lettre écrite de désert n°2


Ouagadougou, les 21 et 22 septembre 2012

                                                                                                                  A
Messieurs les Présidents américains et français


« Pauvre con ! »


« Il est beau de ne pratiquer aucun métier, car un homme libre
« ne dois pas vivre pour servir autrui. »
Aristote, Rhétorique

« Pauvre con », c’est le titre que j’ai choisi pour cette lettre ouverte. Ces propos sont d’une citoyenne française vivant en Tunisie à l’endroit du Directeur de Publication du journal satirique « Charlie Hebdo » à la publication de ses caricatures « islamophobes ». Je lui dirais la même chose. Avant de vous livrer ce que je pense de la liberté d’expression au nom de laquelle la polémique règne dans le monde aujourd’hui autour de l’Islam, je voudrais que vous sachiez que j’ai longuement hésité avant de décider de la nécessité de mon écrit. En effet, je note la liberté de presse nombre de journalistes se battent jour et nuit pour obtenir. Je suis de ceux qui pensent qu’elle est un impératif. Cependant, je doute que ni vous, ni ceux qui partagent cet idéal avec moi n’aient la même vision de cette liberté et tout d’un coup je deviens pale. Mais j’ose croire que la liberté devrait avoir des règles.

Et parce que l’on n’a pas la même volonté ni la même passion de la liberté, il faut arrêter les dérives qui sont de nature à nuire la quiétude publique. Aux gouvernements, du monde entier, par leurs bras de fer, les institutions judiciaires, sanctionnez les dérives. La liberté convenue par le pacte social des hommes vous y oblige. Que nulle liberté ne tue, que nulle liberté ne nuise. Si des gens meurent encore pour une publication et d’autres vies sont en danger, il faut bien s’interroger sur la nécessité de cette dernière. Le monde a besoin de scandales, mais pas de ce genre. En mon sens, il y a des scandales constructifs tels que les révolutions qui ont quelques fois renouvelé positivement le monde malgré leurs batteries de désastres.

Cependant, les guerres ethniques et religieuses sont ce qu’il y a de moins souhaitable et de plus malheureux qui puissent arriver dans le monde actuel. En effet, il faut noter que le contexte actuel ressemble beaucoup à un retour vers les croisades qui ont ensanglanté les mondes musulmans et chrétiens au moyen âge. A la différence de ces dernières, les actuelles « guerres » se font à travers le monde et semblent se mener sans la bénédiction du Pape et il faut s’en féliciter.

Les musulmans du monde entier ont été frustrés de voir le Prophète Mahomet (PSAL) et l’Islam mis en scène d’une façon révoltante aux Etats-Unis d’Amérique et en France particulièrement. Et tout cela se fait sous la bénédiction d’une certaine « liberté d’expression ». Cela n’est ni moral, ni acceptable. Il faudra bien juger et condamner de tels actes de nature à troubler l’ordre social mondial, n’en déplaisent à ceux qui prétendent à un satané « Nouvel Ordre Mondial ».

Oui à la liberté d’expression qui respecte les bonnes mœurs

La liberté est une expression vague qui laisse à chacun une vision de la sienne souvent propre. La liberté s’adapte alors aux conceptions que chacun se fait de sa personne et de ses volontés. Mais, la liberté telle que convenue dans nos sociétés dérive du « pacte social » et vise l’harmonie de ces sociétés de telle sorte qu’elle peut être perçue comme un droit sociale qui garanti la sécurité à chaque individu. Donc toute liberté excessive, voire illimitée, est d’avance, prohibée.

La liberté d’expression est de ce fait, fille de ce qu’on a appelé ci-dessus, la liberté. Elle est le droit de penser par soi et de dire ce que l’on pense. Il faut préciser qu’il ne sert à rien de dire ce qu’on pense, quand cela s’avère absurde et contraire aux valeurs sociales. Quand on parle de liberté de penser dans une société moderne, régie par des lois, on parle aussi d’éthique pour les citoyens et d’éthique professionnelle pour les hommes de média ou autres canaux par lesquels passent les choses. Les détenteurs du pouvoir d’Etat et les autorités en charge des libertés publiques dans certains cas se chargent de la lourde tache de faire en sorte que l’éthique gouverne la liberté et c’est seulement ainsi que la société peut vivre en sécurité.

Alors, ni les ministères, ni les gouvernements, ni les chefs religieux ne peuvent ni ne doivent m’obliger à laisser profaner ma religion sans réaction. S’ils ne réagissent pas pour défendre mon honneur blessé par les blasphémateurs qu’ils me permettent de réagir face à l’injustice commise à mon égard. Je veux voir le monde sans forme de discriminations quelconque mais pour ce faire, il faut que les libertés soient contrôlées, je veux dire, que la liberté d’expression soit un droit qui ne permette pas de dérive. Ou alors que l’on accepte avec Samuel Johnson que « tout homme a le droit de dire ce qu’il croit être vrai, et tout autre a le droit de l’assommer pour cette bonne raison ».

Le principe de l’expression libre, sans contrainte, ni règle, est contraire au principe de l’éthique et de la vie d’une société plurielle. Accepter ce type de liberté serait accepter que dans nos sociétés modernes, des groupes sociaux se mettent à l’indexe et s’affrontent vulgairement comme cela s’est passé sous les régimes d’apartheid et de génocide, choses aujourd’hui rejetées par la morale sociale. Quoi qu’on dise, les grandes religions se sont constituées en communautés d’où les termes comme la « Ummah », Terre Sainte, etc.

Liberté et anarchie

Entre la liberté et l’anarchie, la différence est minime. La deuxième commence là où la première atteint un niveau de croissance déraisonnable vis-à-vis des bonnes mœurs. Ce que nous appelons bonnes mœurs, contrairement à ce que beaucoup de gens semblent insinuer, se retrouvent chez tous les peuples. Les mœurs musulmanes, chrétiennes, juives, africaines traditionnelles ou d’autres ordres, ne sont pas toujours contradictoires. On peut remarquer que chez tous les peuples amour, solidarité, respect mutuel, tolérance, pardon, etc. sont des mots qui riment avec bien-être et paix, donc des valeurs. Par contre détester, persécuter, violenter, etc. sont des verbes mal acceptés voire pas du tout souhaités.

Sans défendre ni musulman, ni chrétiens, ni aucune autre religion, si chacun devrait dire ce qui lui passe par la tête sans que cela ne soit soumis à la censure, on retournerait à un monde sauvage et pervers où notre « pacte social » n’aurait plus sa raison d’être. Ce monde n’est pas celui dont tout homme sensé souhaiterait pour lui-même, encore moins pour sa progéniture. Il faut simplement contrôler les actes que posent les hommes. Laisser publier des perversités sans fondement sur n’importe quelle personne est un danger pour notre société. Les idées et les actions que montrent la vidéo « l’innocence des musulmans » n’est acceptable pour aucun peuple démocratique et qui a vocation d’éduquer des générations d’hommes. Présenter des images à la limite pornographiques avec des crimes horribles, même inspirées d’une réalité n’est pas moral surtout quand celles-ci ressortent comme une injure à l’endroit des centaines de millions de personnes dans le monde ne peut être défendu sous aucun prétexte. La liberté de parole ou d’expression va avec beaucoup d’autres libertés telles que celle de l’action. Si j’ai le droit de dire que tant de millions de gens sont un malheur pour l’humanité, que tant de gens sont naïf et nuisibles parce que pratiquant une religion dont le supposé guide est de sale moralité, comme nous montre « L’innocence des musulmans », je dis du même coup que les gens doivent arrêter sa pratique. Le droit de dire que telle religion ou tels religieux sont stupide est un droit de polémique qui permettrait de susciter la haine à l’endroit de ces derniers. Le Ku-Klux-Klan, le Fascisme, le Nazisme, la Shoa et toutes les formes de discriminations ne sont que des fruits d’une certaine liberté d’expression. Tout part d’un point de vue d’un individu et cela se transmet à travers des canaux diaboliquement contre l’humanité. Est-ce que la France à déjà pardonné Hitler et tolère ou défend les valeurs de la race aryenne conçues par ce dernier ? C’est pourtant une simple forme de liberté d’expression ! Est-ce que les Etats-Unis sont fiers d’un passé raciste où les noirs étaient lynchés, brûlés vifs, etc. ? Ce sont toutes des dérives de la liberté d’expression !

L’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique a payé de sa vie la bêtise d’un de ses concitoyens sans vergogne et c’est le regrettable prix d’une certaine liberté. Je suis désolé que des membres prétendus de la Ummah en arrivent à tuer des innocents à la place des individus mal intentionnés mais je ne les condamnerais pas si je devais défendre la liberté d’expression telle que le voient certaines personnes, car tuer serait une action très exaltée et très parfaite devant dériver la liberté d’expression. S’ils ont le droit de s’exprimer librement, c’est qu’ils peuvent sortir et dire que tous les américains et les français doivent mourir, si c’est ce qu’ils pensent. François Hollande pardonnerait-il cette façon de réflechir ? Je lui conseillerais le contraire, si non, qu’il soit tué le premier, c’est ma liberté d’expression après tout. Et alors, tous le monde courra à l’idée de se faire tuer, car, comme le dit bien Jean Paul Sartre, « la parole est un certain moment particulier de l’action et ne se comprend pas en déhors d’elle ». La liberté total d’expression c’est le « Je » ou le « moi ». Même si le « moi » n’est pas forcement haïssable, il conduit à un « chacun », entendez par là un monde de solitude où chacun agit selon ses impulsions, un monde sans aucun principe social, une anarchie dans laquelle « haïr est un jeu auquel on jouera la tête froide ». Ce monde sera un désastre où « Charlie Hebdo » et beaucoup d’autres pauvres journalistes seraient mangés à la sauce papier-couché. Ils ne sont ni plus inspirés, ni plus audacieux que personne.

Pour un monde de paix et d’harmonie sociale, il faut bien que nous acceptons que la liberté profite à tous les hommes, et pour ce faire, il faut nous acceptons la différence. Accepter la différence n’est rien de plus que se conformer à un ordre social, régi par des lois qui ne donnent à personne le droit d’offenser l’autre dans sa dignité, son amour-propre.

Croyez en ma volonté d’un monde de paix et de respect interculturel.


Moussa DICKO, Fier Citoyen du Monde

Marche CCVC Djibo, le 26 avril 2012


samedi 17 novembre 2012

OSC et partis politiques au Burkina Faso





Introduction

La société civile et la classe politique sont deux composantes majeures de la population des Etats. La deuxième est issue de la première et elles entretiennent des relations allant du sympathique à l’antipathique. En effet, il arrive que les organisations de ces différentes parties aient des plates-formes communes qui peuvent être suscitées par l’une ou l’autre d’elles. Mais, comment les partis politiques, voire la classe politique actuelle du Burkina Faso peut-elle avoir une implication dans les organisations de la société civile ? Une société civile doit-elle être un objet de la classe politique ?

Notions de société civile

Les organisations de la société civile sont des regroupements constitués de façon légale et qui relèvent spécifiquement de la société civile, par opposition à la classe politique. Le terme est rencontré chez des philosophes comme Friedrich Hegel (1770-1831) pour désigner l’ensemble, distingué de l’Etat, des individus qui sont unis par des liens économiques et juridiques dans des rapports de dépendance réciproques. Pour l’UNESCO, c’est l’ensemble des organisations ou de groupes constitués de façon plus ou moins formelle et qui n'appartiennent ni à la sphère gouvernementale ni à la sphère commerciale. Selon le Livre Blanc de la gouvernance de l'Union européenne, « la société civile regroupe notamment les organisations syndicales et patronales(les "partenaires sociaux"), les organisations non gouvernementales (ONG), les associations professionnelles, les organisations caritatives, les organisations de base, les organisations qui impliquent les citoyens dans la vie locale et municipale, avec une contribution spécifique des Églises et communautés religieuses ».
Dans cette logique, la classe politique est considérée comme étant l’ensemble des hommes politiques d’un pays. La classe politique qui émerge généralement de la société civile s’en sert quand cela est pour arriver à ses fins.

 Implication des partis politiques dans les actions des OSC

Les actions de la société civile reçoivent l’appui des partis politiques selon les objectifs recherchés. C’est ainsi que les partis politiques de l’opposition font front commun avec les OSC dans les luttes contre la vie chère ou la défense des droits humains, des droits des travailleurs, etc. La nature de ces liens semble partisane dans ce sens où l’implication des partis politiques de l’opposition dépend très souvent du degré de crise que vit le pays. En effet, si en France, le CGT semble souvent se confondre au PS en particulier et à la gauche en général, au Burkina Faso, à chaque situation de crise les tendances changent. Aussi bien certains syndicats sont soupçonnés d’être proches de l’opposition, certains jugés fantoches par les premiers, sont méthodiques rattachés au pouvoir en place. Même si les syndicats à eux seulement ne représentent pas toutes les OSC, leur relation avec les partis politiques sont illustratives de l’implication de ces derniers dans les autres. Néanmoins, il reste évident que les partis politiques, voire la classe politique, sont inéluctablement attachés à la société civile qui semble être au centre de leurs actions.

Place des OSC dans les actions des partis politiques

Au vu de ce qui précède, la place des OSC dans les actions des politiques est évidente. Certains partis politiques paraissent accorder de l’importance aux OSC et d’autres semblent même en faire une composante clé. Le parti majoritaire du Burkina Faso a eu la particularité d’accorder à l’un de ses personnages les plus importants, en la personne de François Compaoré, le poste de chargé de relations avec les OSC avec cinq secrétaires. A l’instar de ce parti, ses mentors qui gèrent le pouvoir d’Etat ont quelques fois, dans des cas de crise politique ou sociale suscité des plates-formes d’échanges où le concours des OSC est fortement demandé. Les plus illustres exemples sont ceux des années 2000 (Collectif pour la justice pour Norbert Zongo)  et 2011 (CCRP). Pour la plupart, les gouvernements, face à la pression forte de la société civile et des partis politiques de l’opposition ont négocié et bénéficié de la contribution d’une part non négligeable des OSC.

Démocratie participative ou exploitation partisane ?

Dans l’espace de l’Union européenne, les organisations de la société civile sont constitutionnellement reconnues comme étant des parties non négligeables dans les prises de décisions. C’est un principe dit « de la démocratie participative » qui est suggéré par l’article I-47 du traité constitutionnel de l’Union européenne. Le Burkina Faso, par contre, est un des pays où la notion de démocratie cause un véritable problème, si bien la démocratie participative pourrait être perçue comme une expression difficile à cerner dans notre contexte, pour ne pas dire vaine. Si le parti majoritaire a largement mobilisé les citoyens en 2011 pour célébrer « 20 ans de démocratie », les OSC et certains partis de l’opposition ne voient le système politique actuel comme telle. Pour les uns  la démocratie est une arnaque, et pour d’autres un abus. Certains préfèrent résumer à la suite d’un juriste burkinabè, Dr. Luc Marius Ibriga, que le Burkina Faso vit dans une « démocrature » ou encore de Feu Norbert Zongo qui qualifiait le système de « démocratie de l’hyène ». Dans un tel contexte, les relations entre les différentes composantes de notre pays ne peuvent qu’être opportunistes et s’ouvrent sur des conflits d’intérêts. L’exploitation de chacune des parties par l’autre est de mise, et chacune le fait à sa guise.