dimanche 18 novembre 2012

La FEDAP-BC va mettre le feu à Kossyam


« La modification de l’article 37 n’est pas interdite par notre constitution, car il ne figure pas parmi les dispositions non susceptibles de modifications énumérées au niveau de l’article 165 de la constitution. La FEDAP-BC respectera scrupuleusement les voies de décisions instaurées par la constitution » s’est exprimé Dr Bertrand Gaston SOUBEIGA, Président de la FEDAP dans une déclaration qu’il a signée au nom de son parti, pardon, de son association. Ainsi donc, ce qu’il partage le moins avec nombre de Burkinabé est la volonté de limiter le nombre de mandats présidentiels comme le prévoit la constitution en son article 37. Cependant, force est de reconnaître que lorsque l’on interroge les burkinabé, de toutes les couches sociales, la plupart de ceux qui partagent l’idée de cet éminent Docteur sont des personnes du troisième âge et de surcroît, ceux parmi eux qui ne sont pas instruits.
Les explications que ses partisans donnent c’est que Blaise est celui que tel personne « qui m’est chère » pour ses « cadeaux pendant la période électorale » ou toute autre forme de « générosité » soutient. On ne peut pas imaginer que la FEDAP-BC soit partisane de son icône Compaoré juste pour ses bienfaits ou pour des affaires familiales, voire ethniques à certains niveaux. Par contre, la majorité de la jeunesse burkinabé, des cadres et même des bonzes des partis majoritaires, CDP, ADF-RDA, etc. sont contre la modification de l’article 37 de la constitution en faveur de leur candidat habituel. Pour l’un des leaders des partis « je suis pro-Blaise mais contre le pouvoir à vie ». Comme lui, beaucoup d’autre, en tribune ou en cachette retourne leur casquette aux dirigeants desdits partis et mouvements qui sortent pour prononcer des incohérences contre la limitation des mandats présidentiels au Burkina Faso.
Une démocratie au modèle burkinabè, disent-ils. Erreur ! Ce que le président de la FEDAP-BC appelle « conspiration politico-médiatique ourdie par une certaine classe politique dont les intérêts sont aux antipodes des préoccupations réelles du peuple burkinabé », est un leurre. Par conséquent, d’une manière consciente ou inconsciente, sa structure et tous ceux qui militent de bon ou mauvais gré pour la relecture des textes en faveur du président actuel, militent simplement pour une mort politique de ce dernier à la façon de Tandja. Le Burkina n’est certes pas le Niger mais de plus en plus le burkinabé envie le nigérien qui tout au moins, croit de plus en plus que la démocratie et le respect des droits de l’homme tels que la liberté d’expression sont des valeur que l’on peut encore acquérir en Afrique.
Le second plan de la Fédération qui consiste à en arriver à un référendum si le CCRP ne parvient pas à un consensus sur la question est tout aussi injurieux que révoltante. Il faudrait alors conclure avec la Fédé que l’essentiel du CCRP est de permettre au président actuel d’être candidat en 2012. Même si pour le mentor de la FEDAP « la limitation du mandat présidentiel ne saurait se justifier étant entendu qu’il revient au peuple souverain de renouveler ou non sa confiance au Président du Faso. C’est pourquoi, pour nous, FEDAP-BC, compte tenu de la fixation et de l’intransigeance des positions des acteurs politiques sur cette question, le seul gage demeure le peuple qui doit être consulté à travers un référendum ».
A cette assertion, il faudrait peut-être se demander ce que cette fédération, ou son président entend par « peuple ». Les derniers événements survenus dans notre histoire, nous disent long sur point de vue du peuple sur le système en place. C’est le peuple burkinabé qui a boycotté le scrutin présidentiel dernier par désintéressement de la chose politique gérée de façon aussi caduque ; c’est ce même peuple qui s’est largement mobilisé et a, pendant des mois, contesté un système de gouvernance bâti sur l’impunité et l’injustice sociale. Ce peuple attend oreilles et yeux grands ouverts. « Gare à eux, s’ils touchent à l’article fétiche ».
Tout le monde a le devoir de songer à un avenir radieux pour le Burkina Faso. Aussi faut-il y penser sans hypocrisie ni complaisance ! Toute hypocrisie ou complaisance serait intolérable et ne sera pas tolérée. Ce que l’on souhaiterait le plus serait que les théoriciens de la mouvance présidentielle soient des conseillers pour la bonne cause et que leur idole qu’est le Président Compaoré puisse se rattraper. Il a déjà manqué à beaucoup de rendez-vous avec l’histoire et celle-là pourrait être la dernière. « Il n’y a pas de mauvais souverains, mais de mauvais conseillers », dit un adage africain. Il faudrait que l’entourage, disons les conseillers, sachent écouter et méditer longuement les paroles des anciens.

Ouatt DICKO

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