dimanche 18 novembre 2012

Crise malienne Les grands hommes pleurent-ils en silence ?


« Jamais le Mali, encore moins par Dieu le Mali démocratique n’a été et ne sera un terrain d’hostilité ». Ainsi parlait Alpha Omar Konaré en 2002 dans son discours en Côte-d’Ivoire à l’occasion de du Forum pour la réconciliation nationale. Chaque matin, quand je me réveille, je vois des touaregs et j’ai la chère de poule. J’ai peur, j’ai pitié et je pleure. Sans jamais faire couler de larmes, je souffre de mon fort intérieur. Aussi, je pense à ces mots que l’éminent Professeur a prononcé ainsi qu’à l’espoir que le Mali incarnait en Afrique et j’en souffre. J’ai sélectionné un extrait de ce discours pour vous !!!
« Chers frères et sœurs de Côte d’Ivoire en acceptant de vous retrouver dans le cadre d’un forum de réconciliation nationale, vous exprimez fortement votre volonté d’arracher votre pays, notre chère Côte d’Ivoire à l’emprise de la fatalité et de l’ouvrir à la pérennité à un avenir digne de son histoire et de sa culture, vous exprimez aussi votre volonté de secouer les démons de la violence et de la haine et de vous tourner vers un avenir de paix et de concorde dédit normal de la Côte d’Ivoire.
Il s’agira moins de déchirer les pages de l’histoire que de les tourner que d’avancer. Il ne peut pas s’agir d’oublier mais de pardonner d’assumer ensemble les erreurs voir les fautes combien vous avez eu raison d’enclencher une telle dynamique, d’engager un tel processus jusqu’à cette étape il ne pourrait s’agir que d’un processus fragile avec au début des avancées incertaines quelquefois de reculs qui finiront à force de foi de détermination par être et bon décisifs. Partout vous le savez mieux que moi Monsieur le président en tant qu’historien partout ou l’on s’est montré méprisant dans ses relations ou on a substitué aux règles de l’humilité et de la tolérance celle de l’arrogance et du rejet de l’autre frère, on est allé à l’affrontement sans issue. Les propres enfants du pays ont conduit leur pays à la catastrophe. […] cela peut exister derrière des buissons de l’intolérance. La catastrophe arrive vite quand on n’a pas le courage de se parler, d’échanger, de regarder l’autre, de faire confiance à l’autre si diffèrent et si proche aux voisins si sacrés, aux amis si chers, aux partenaires si nécessaires quand tout se réduit au pouvoir à la quête du pouvoir.
Aux problèmes politiques, il faut de vraies solutions politiques; pas de faux fuyant.
Elles peuvent être difficiles à trouver mais nous devons les trouver ensemble à coup de concessions, de compromis conformes à l’État de droit, de compromis démocratique. Les problèmes politiques mal résolus finissent par prendre de dimensions régionalistes puis ethniques, puis religieuses et conduisent à l’anarchie. […] Jamais le Mali, encore moins par Dieu le Mali démocratique n’a été et ne sera un terrain d’hostilité. La sécurité de chacun de nos voisins est notre sécurité, la stabilité de chacun de nos voisins est notre stabilité; voyez vous mes frères et sœurs le Mali c’est un peu de chacun de nos voisins. le Mali c’est un peu d’Algérie, c’est un peu du Niger, un peu du Burkina Faso, un peu de Côte d’Ivoire, un peu de Guinée, un peu du Sénégal, un peu de Mauritanie et un peu d’autres encore. Le Mali se lie aussi à chacun de nos voisins et il n’est pas nécessaire de rappeler ici que le peuple de la Côte d’Ivoire et du Mali et d’autres peuples ont entretenu des relations séculaires d’amitié et de fraternité.

En souvenir des structures étatiques passées, de migrations multiples que vous ayez su bien décrire Monsieur le président à travers ces contrées pluriethniques, de cette contrée si riche de leur pluralisme et de leur différence en souvenir d’engagement commun, de lutte commune, de sacrifice commun au sein du Rassemblement Démocratique Africain (RDA). Souvenir inaltérable, souvenir inaltérable du lieu de notre Houphouët malgré tout si présent aujourd’hui dans cette salle et présent auprès de nous aujourd’hui. Plus de choses nous unissent et ne nous séparent, nous avons bâti là-bas et ici ensemble. Nous devons tenir encore ensemble aujourd’hui nourri du passé fort des rencontres intercommunautaires adossées à l’État de droit à la quête de nouvelle citoyenneté plus large fruit de nos choix d’intégration. Camarade, nos peuples n’ont d’autres choix…nos peuples n’ont d’autres choix que de bâtir le présent et l’avenir qui leurs sont communs sur des fondements inaltérables qui ont su respecter la patine du temps et l’usure de l’histoire.
Monsieur le président de la Côte d’Ivoire, président de tous les Ivoiriens et de toutes les Ivoiriennes, de tous les Africains et de tous les étrangers qui vous sont confiés à Monsieur le président. Nous sommes convaincus que le peuple de Côte d’Ivoire saura cicatriser cette blessure, surmonter toute ces dissensions et poursuivre sa marche entière celle d’un grand peuple, d’une grande nation vers le progrès social, économique et culturel. Cette perspective nous réjouit profondément. Elle fera honneur à la Côte d’Ivoire à tous les fils, à toutes les filles de ce pays, à la sous région, à l’Afrique si bien représentée aujourd’hui par notre frère ici et elle nous fera donc digne de Félix Houphouët Boigny, de Mamadou Konaté, de Ouezzin Coulibaly, de Modibo Kéita, de Kaboré Zinda, de Biaka Boda et j’en passe. Et cette Côte d’Ivoire, notre Côte d’Ivoire, demeurera pour l’éternité au rythme, du salut à la terre d’espérance, au pays de l’hospitalité dont les légions remplies de vaillance ont relevé la culpabilité... »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire