dimanche 18 novembre 2012

Lettres écrites du désert n°1


A Monsieur tout citoyen du monde,

Quel hommage feront nous d’autres hommes ?

Le mardi 24 juillet 2012, aux alentours de 19heures, des regards hagards sont « tournés » vers le Ghana. L’un des pays les mieux ancrés dans la démocratie en Afrique vient de perdre un grand homme d’Etat. John Atta Mills, président depuis trois ans et qui préparait sa candidature pour le deuxième mandat, meure de suite de maladie à l’âge de 68 ans. Des émissions et micros-trottoirs réalisés à cet effet montrent bien combien les gens étaient attachés à cet homme et croyaient en sa détermination à faire aller de l’avant son pays. Bien entendu, il y a toujours quelques boutades bien que masquées telles que celle de l’ex président JJ Rawlings qui est un peu son « rival politique ».

Mort et fier

Beaucoup d’hommes veulent mourir après des années de combats pour leur pays et mourir honorés par tous les hommes sensés. Ces combats, tout homme les tente d’une manière ou d’une autre mais ils ne sont pas si nombreux ceux qui y arrivent. Si aujourd’hui Atta-Mills est mort fier et rend ses concitoyens fiers de son combat, il n’a sans doute pas été le seul et ne le sera pas. Che Guevara, Martin Luther King, Hailé Celasie, Ahmadou Abdoulahi Dicko, Patrice Lumumba, Joseph Ki-Zerbo, Mohamed Ben Bellah, Yasser Arafat, John Kennedy,  Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia, Amadou Kourouma, Franz Fanon, Massoud, sont entre autres, des hommes qui ne sont plus de ce monde mais qui resteront à jamais positivement gravés dans la mémoire collective, tant que la raison subsistera. D’autres, encore vivants tels que Alpha Omar Konaré, Nelson et Winny Mandela, JJ Rawlings, n’ont aucune crainte pour ce que le monde dira d’eux dans l’avenir à leur fils et petits-fils.

Des hommages regrettables ?

Aujourd’hui, osons le dire, il y a de nombreuses personnes qui ont peur de mourir. C’est une sorte de regret d’avoir vécu et une réelle crainte de la vie après la mort ou après leur mort. La vie après la mort, considérons-là comme étant l’au-delà, d’après les religions révélées. Si beaucoup craignent le feu de « djahan-nam » pour tout ce qu’ils ont fait d’inacceptable, certains sont aussi préoccupés par ce que nous convenons d’appeler « la vie après leur mort ». Quel regard veulent-ils que l’on porte sur eux. A l’instar de beaucoup, voire la plupart des chefs d’Etats africains de notre ère, le Burkina Faso abrite aussi des gens qui ont peur de l’avenir. S’ils ne craignent par le regard que les gens porteront sur leurs tombes, ils craignent le témoignage qui sera rendu sur leur sépulture ou encore, ils pleurent déjà toutes les nuits quand ils réfléchissent sur le regard qui sera porté sur leurs enfants à l’avenir.

Quel témoignage fera un peuple meurtri de son meurtrier ?

Il y a certains pays où tout le monde se regarde en chiens de faïence. Des peuples perpétuellement en conflit interne parce que malmenés par des baroudeurs dont le seul souci est le pouvoir absolu. C’est le cas d’un pays bien connu des lecteurs où les gens entrent par effraction dans l’histoire et se retrouvent sans espoir d’issues honorables malgré toutes les lois qui sont manipulées tous les jours pour des mandats ou des amnisties. Certains hommes d’Etats sont même passés d’un lit de malade un soir d’octobre au palais présidentiel, plutôt qu’à l’hôpital. Par conséquent, un peuple pourra témoigner que durant des années, longues et ennuyeuses économiquement et désastreuses politiquement, il a été le théâtre d’une merde presque parfaite dans laquelle « un malade » l’y a entrainé. Sans hypocrisie, sans langue de bois ni haine aucune, je témoigne que certains présidents d’Afrique, particulièrement le PF n’auraient pas dû être. Et vous, que dites-vous de votre président ?

Moussa N. DICKO, Fier Citoyen !

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