lundi 31 décembre 2012

Vœux de nouvel an


Vœux de nouvel an
2012 s’en est allé ! Il laisse derrière lui des cœurs serrés et froissés, voire brisés, mais aussi des gens plus que jamais heureux, résolument tournées vers le bonheur. A travers le monde, nous avons vu de nouvelles formes de violences et de barbaries revenir à l’ordre du jour. Et aujourd’hui, comme l’a dit un frère du Mali, « ici, nous n’avons pas le cœur à la fête. » Partout où les hommes et les femmes du monde se sentent brimés dans leur fort intérieur, c’est plus que jamais l’heure de se donner la main pour que renaisse en nous le sentiment de fraternité.

C’est plus que jamais l’heure de dire non à l’oppression et à l’exploitation de l’homme par l’homme. Un hommage sincère doit être rendu à nos illustres aînés dont les idéaux doivent être valorisées. Alpha Omar Konaré l’avait dit il y a dix ans (en 2002) au Forum national de réconciliation de la Côte-d’Ivoire, « Plus de choses nous unissent et ne nous séparent, nous avons bâti là-bas et ici ensemble. Nous devons tenir encore ensemble aujourd’hui nourri du passé fort des rencontres intercommunautaires adossées à l’État de droit à la quête de nouvelle citoyenneté plus large fruit de nos choix d’intégration. Camarade, nos peuples n’ont d’autres choix…nos peuples n’ont d’autres choix que de bâtir le présent et l’avenir qui leurs sont communs sur des fondements inaltérables qui ont su respecter la patine du temps et l’usure de l’histoire. »

Nous avons regretté qu’au XXIe siècle les Hommes soient si barbares et nous avons condamné cet état de fait. Il ne nous reste plus qu’à espérer que le cri soit entendu. Pour ce faire, notre jeunesse doit davantage penser aux choses qui nous unissent afin de construire une Afrique, voire un monde digne de nos rêves. L’Afrique a besoin de ses fils et filles unis et c’est à nous de recoller le tissu social africain déchiré par ceux qui ont servi de valet à l’impérialisme et à sa politique du « diviser pour régner ».

Autant nous avons de la haine et de l’envie de vengeance dans les cœurs, autant nous avons de l’amour et du respect pour nous-mêmes et ceux qui nous sont proches par le cœur et le sang ! Le bonheur d’un homme digne de ce nom ne se trouve nulle part que dans la société. Il faut donc savoir vivre en harmonie avec ses proches et sa société et savoir être heureux et trouver sa fierté et son épanouissement dans la société. Le bonheur est là et quelqu’un a dit mieux, « L’homme est malheureux parce qu’il ne sait pas qu’il est heureux » (dixit Dostoïevski)

Bonne et heureuse année 2013, que la paix prévale en Afrique et partout dans le monde et dans les cœurs !
Pleine santé à tous et à toutes !
Vive l’Afrique saine, libre, unie et prospère dans un monde apaisé!

samedi 22 décembre 2012

Fratricide à Pobé-Mengao



« Aujourd’hui des forfaits impossibles sous les Néron se commettent sans qu’on puissent en accuser personne. Les uns ont demandé, les autres ont proposé, les troisièmes ont rapporté, les quatrièmes ont décidé, les cinquièmes ont confirmé, les sixièmes ont ordonné et les septièmes ont exécuté. » Léon Tolstoï, Le salut est en vous

Pobé, le 13 décembre 2012. Onze jours ont passé après les élections ! Les conseillers municipaux sont connus ! Les uns savourent en attendant de voter leur nouveau bourgmestre, d’autres en pâtissent. En effet, un potentiel candidat à la mairie est passé de vie à trépas par une méthode que l’on croyait révolues dans notre « Etat de droit ». Madi Konfé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, l’un des deux conseillers de l’Union pour la République (UPR), s’est fait abattre à bout portant. Deux plombs lui ont été plantés respectivement dans la tête et dans le cœur par son congénère Issouf Konfé ! Regard !

Pobé-Mengao est l’une des neuf communes que compte la province du Soum. Située au sud de la commune de Djibo, c’est une cité qui fait honneur au Burkina Faso, tant elle est incontournable sur les plans historique, culturel et touristique ! De son beau Musée enrichi de la belle statuette « Mamio » à ses célèbres gravures rupestres, des générations d’historiens et de collectionneurs d’œuvres d’art en ont raffolé ! Pobé, comme on l’appelle couramment, est sous une psychose depuis le 13 décembre 2012. C’est un drame à connotation sociale et politique qui défraie la chronique.

On parle aussi bien de crime politique que de fratricide. On pourrait bien se demander au nom de qui ou de quoi, les deux frères Konfé en sont-ils arrivés là ? Pourquoi dans un pays comme le notre tuerait-on quelqu’un de son propre chef ? Pourquoi Issouf Konfé, précisément lui, aurait tiré sur celui qui se faisait voir comme le véritable challenger du maire sortant  alors qu’il arrive à Pobé pour ses consultations électorales ? Quel pourrait être l’avenir Politique de « La cité de Mamio » ? Quels sont les mutations qui s’effectuent déjà au sein de la société ?

Issouf Konfé est l’homme aux deux visages dans le jeu politique des dernières échéances électorales. En effet, c’est l’homme proche des deux camps, Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et UPR. Il aurait reçu une grosse somme d’argent venant de Madi Konfé de l’UPR pour l’aider à battre sa campagne. Malgré cela, Issouf s’est fait voir comme une vedette des meetings CDP. On l’a vu, vestes et cravates frappés d’images de Blaise Compaoré et d’emblèmes du CDP. Il est aussi le frère cadet de Boureima Konfé, le bras droit du maire sortant. Boureima, lui, est aussi un conseiller municipal du CDP duquel relève sont mentor. Lui et son frère sont réputés alcoolos et fougueux. Des sources soutiennent que « c’est à cause de ceux-là [Boureima et Issouf] que les gens de Pobé n’aiment pas le maire sortant. Ils lui ont plusieurs fois dit de se débarrasser d’eux et il a refusé. »

Le maire sortant, candidat à sa propre succession, bien que sont parti ait remporté la majorité des sièges (19/31) aux élections municipales, ne partait pas rassuré d’être réélu. Les sources concordent sur le fait qu’à plusieurs reprises, le maire sortant et ses camarades du CDP ont invité Madi à se rallier à eux parce qu’après tout « les élections municipales sont passée mais la famille demeure et doit être unie ». Mais là, il faut tout de même s’étonner que la situation dégénère si vite. Des appels à la table, on passe « en joue, puis au feu ! ». Victor Hugo nous l’a appris dans  La légende des siècles, « La vie est une fête où le meurtre fourmille. Et la création se dévore en famille ! »

Madi semble bien dévoré par la famille. Et si le maire sortant n’est pas celui qui a tirer sur lui et ne peux pas être facilement accusé d’être le commanditaire du crime ou d’être dans la chaine du crime telle que décrite par Léon Tolstoï, les amis et camarades politiques de Madi n’hésitent pas à qualifier cet acte de « crime politique ». Ousseini Tamboura, leader de l’UPR dans la province du Soum, affirme, « Je reste perplexe sur cette question. Mais, si Madi a été assassiné pour son engagement politique, nous pensons que c’est dommage. C’est un espoir de la jeunesse de Pobé qui a été lâchement assassiné. » Daouda Konfé, conseiller de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), qui a d’ailleurs passé une partie de la journée du 13 décembre avec Madi, a eu beaucoup de peines à croire que ce dernier s’en est allé. Il s’est aussi inquiété pour sa propre sécurité et celle des membres d’autres partis et il n’est pas le seul.

 Les membres et sympa  thisants du Parti pour la démocratie et le socialisme, parti des bâtisseurs (PDS-Metba) qui ont obtenu cinq (05) postes de conseillers ont eu des craintes pour leur sécurité de sorte à ce que l’un d’eux ait passé la nuit du jeudi fatal à Namsiguiya. 

Aujourd’hui, plus que jamais, il importe surtout d’interpeller le monde entier sur les conséquences d’un tel crime sur les futures relations entre les populations pobélaises. Pobé est désormais meurtri et déchiré par ces derniers évènements qui portent un coup sévère au plan social. Des bouleversements s’opèrent et l’étau se resserre sur l’ancien maire, sa famille et ses amis. En effet, depuis le jour du drame, les forces de l’ordre campent dans la ville de Pobé pour éviter des débordements. Les différentes familles se menacent et les hommes qui étaient les plus proches se distancient et s’évitent mutuellement.

A Pobé, plus d'une semaine après le drame, l’opinion est plus que jamais divisée. Les cœurs sont « lourds » et la terreur plane sur la ville. L’entrée dans le jeu des géomanciens est déjà à l’ordre du jour. Issouf est attend d’être jugé au Tribunal de grande instance (TGI) de Djibo. Pobé et la classe politique soumoise sont aussi impatients de voir cet homicide, fratricide ou simplement crime politique soit élucidé et que la justice soit dite.

vendredi 14 décembre 2012

Merde! Drame politique à Pobé-Mengao

Pobé-Mengao a vecu un 13 décembre macabre! Un partisan d'un parti politique s'est fait abattre par le bailleur de la campagne du Maire sortant, candidat à sa propre succession. Le conseiller UPR auraient misé beaucoup d'argent pour se faire élire prochain maire de Pobé-Mengao ce qui n'a pas été de nature à plaire le  parain du maire sortant. Hier soir, pendant une houleuse dispute, le parain du maire sortant, partisan du méga CDP a sorti son arme et tiré à bout portant sur le conseiller UPR avant de s'enfuire. Il reste introuvable et sa victime en a payé de sa vie.
Dans ce pays la morale n'est plus. Si un seul jour elle a été, c'en est fini et jusqu'aux plus lointaines brousses! Au nom de qui ou de quoi peut-on tire à bout portant sur un citoyen d'un Etat de droit?
Nous tenterons d'y voir plus claire afin de mieux vous informer. En attendant, que l'ex-rival du maire sortant repose en paix et que la terre lui soit legère!

mardi 11 décembre 2012

Cadeau de 11 décembre

Pour soutenir le médiateur international, ce mardi 11 décembre 2012, Cheikh Modibo Diarra annonce sa démission et celle de son gouvernement! N'est-ce pas un beau cadeu offert à la médiation burkinabè! Même si il faut déplorer une malheureuse influence de Sanogo et les autres bidasses!

http://tre.emv3.com/HS?a=ENX7CkbyUueY8SA9MOAKHarnGHxKX70_APcStGb5lw8W0bBhOG5mpqVsje_HheFp0F0y 

Ces leaders qui ont dealé notre liberté!




Devoir de mémoire sur l’année 1958

Nous sommes le 10 décembre 2012 Cela fait 52 ans et plus d’un mois que la Haute-Volta, actuelle Burkina Faso prône son indépendance à l’instar de seize autres pays africains. A la date de la commémoration de ladite indépendance, cela fera également 53 ans exactement que la Haute-Volta est devenue une République, soit du 11 décembre 1959 au 11 décembre 2010. Nous allons encore voir des gens se pointer devant nous et seront vu au delà de nos frontière grâce au satellite de la RTB et tout fiers, ils nous chanteront la gloire de Son Excellence Maurice Yaméogo, premier président du Faso. Que Maurice est merveilleux ! Qu’il est bon ! Qu’il est fort ! Un grand combattant ! Un grand patriote ! Le père de l’indépendance du Burkina Faso ! Et quoi encore ? Il s’est tant battu pour ouvrir aux générations d’après 1960, un avenir glorieux en faisant  en sorte qu’elles trouvent un pays indépendant après des années d’asservissement. Voilà un homme charismatique. Il a dit un jour de 1960, plus précisément le 05 août, ce qui suit : « je déclare solennellement l’Indépendance de la République de Haute-Volta !» Et ce cri a retenti dans le monde entier. Aujourd’hui encore, ce passage d’une page à l’autre de l’histoire de la Haute-Volta, on nous le fait voir et revoir à longueur de la journée sur les ondes de la RTB. Voilà un fier voltaïque qui a fait la fierté de milliers d’autres, et fait aujourd’hui chanter et danser. Mais là, un véritable problème se pose. On est allé tellement vite que beaucoup ne peuvent rien comprendre. Comment la République de Haute-Volta est-elle arrivée à l’indépendance ? Pour ceux qui aiment se contenter du peu, ils savent seulement que Maurice Yaméogo s’est battu et la République a accédé à l’indépendance. Cependant à y voir clairement, il ressort que la bataille pour les indépendances de l’Afrique francophone a été plus rude en 1958 qu’en 1960. Et ça, c’est une des vérités de notre histoire que les acteurs politiques ont travaillé à effacer, à faire oublier. Même dans les livres d’histoire, on s’est débrouillé pour être le plus bref possible quand on parle de l’année 1958. On s’attelle seulement à dire qu’en 1958, un référendum constitutionnel pour une communauté franco-africaine a été proposé aux africains et métropolitains et que la constitution fut largement  acceptée par les concernés. On omet volontairement toutes les vérités sur l’année 58. Qu’en est-il réellement ?

Souvenez-vous quand même que l’immédiat après seconde guerre mondiale n’a pas été une période de paix ! La montée des nationalismes dans les différentes colonies tend à déstabiliser les gouvernements métropolitains. C’est ainsi que la crise profonde de l’Algérie va soulever les craintes du gouvernement français. Alors, le président Réné Coty fit appel en 1958 au Général Charles De Gaulle afin qu’il forme un nouveau gouvernement et intervienne auprès des différentes colonies pour sauver la politique française. De Gaulle était réputé ami de l’Afrique et des africains depuis qu’il s’y était « réfugié », pardonnez ma séverité dans l’expression, en 1942 pour organiser « la résistance » de LA France LIBRE. Certains diront tout de suite qu’il ne s’y est pas réfugié mais plutôt qu’il s’y est rendu pour un seul but, celui d’organiser la résistance. Mais on ne va pas jouer aux mots.

De Gaulle fait alors appel pour un référendum constitutionnel, le 28 septembre 1958. Il fit pour cela le tour de l’Afrique francophone pour faire sa propagande afin de convaincre les Etats africains à dire « oui » à la constitution. Le vote du « oui », les bulletins jaunes, équivaudrait à l’acceptation d’une communauté dite FRANCO-AFRICAINE, où la France et l’Afrique francophone auraient une constitution commune, les mêmes institutions, avec chacun une autonomie ; et le vote du « non », les bulletins mauves, signifierait l’accession à l’indépendance et à la souveraineté internationale. C’est à cette époque-là que des étudiants de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) et quelques uns de leurs prédécesseurs créèrent le Mouvement africain pour la Libération Nationale (MLN) en vue de faire la campagne pour l’Indépendance immédiate de l’Afrique. Parmi eux figuraient Cheikh Hamidou KHANE, le Pr. Albert TEVOEDJRE, Jacqueline KI-ZERBO et son mari le Pr. Joseph KI-ZERBO (décédé en 2006), Ahmadou Abdoullahi DICKO (décédé en 1962), etc. Revenus en Afrique pour l’occasion, ils se battent contre vents et marrées pour que l’Afrique accède à l’Indépendance.

Malheureusement, sur leur chemin, ils se heurteront à l’administration coloniale (les commandants de cercles de l’époque), et des leaders politiques, religieux et coutumiers acquis à la cause de la France. Pendant que le Mogho Naba Kougri faisait venir ses collègues de toutes parts du Burkina et leur appelait à faire voter pour la France tout en menaçant même d’exécuter tout citoyen de sa ville qui voterait « non », Maurice Yaméogo prônait que « seuls les fous et les démagogues peuvent revendiquer l’indépendance ».

A travers l’Afrique entière à l’exception de la Guinée, on a vu solliciter même aux grands marabouts et sorciers de faire toutes les prières ou tous sacrifices nécessaires pour que l’Afrique n’accède pas à l’indépendance. Des gens comme Maurice Yaméogo, Ouezzin Coulibaly, Gérard Kango, et hors du Burkina, l’intello Sédar SENGHOR, les Fulbert YOULOU, etc., tous se sont laissé corrompre. Nous pourrions parler d’eux tous dans cette forme de lâcheté sans jamais en finir. Mais contentons-nous de parler de celui-là que l’on nous présente tous les jours bon gré mal gré, celui-là qui est supposé être le meilleur. Maurice Yaméogo, ancien commis expéditionnaire de l’administration coloniale qui a servi pendant un temps à Djibo, en collaboration avec ses amis, a tout mis en œuvre pour que De Gaulle remporte au Référendum. Et au soir de la proclamation des résultats définitifs, le 03 novembre 1958, il proclamait vive De Gaulle, vive la France, vive la Communauté, et ce après un score d’environ 99% pour la pauvre Haute-Volta.

Tous les pays francophones s’allièrent pour ne pas dire renouvelèrent leur aliénation vis-à-vis de la France, sauf un seul, la Guinée de Sékou TOURE qui n’a pas passé par mille chemins pour dire « non » à la France, et cela « sans complexe ». L’historique phrase de Sékou TOURE retentit encore dans les savanes Africaines : « nous préférons l’indépendance dans la misère que la richesse dans l’asservissement ». Le reste de l’Afrique, par le biais de leurs dirigeants s’est laissé corrompre pour la plupart pour des miettes, des fausses promesses, des menaces, l’ignorance.

Certains sont allés jusqu’à dire que c’est en cette année-là que De Gaulle initia les africains à la fraude électorale, qu’on n’échappe jusqu’à présent pas. En effet, nombre de villages n’ont pas vu les bulletins mauves (ceux du « non ») et dans certains comme beaucoup de villages du Soum, c’était le chef de Canton qui venait voter pour tout son village et même de la part de ceux-là décédés depuis des années ou allés en transhumance. Ce témoignage nous vient de Ahmadou A. DICKO qui, à l’issue de ce référendum a laissé un ouvrage sur sa campagne pour le « non ». Ecrite sous le titre Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique noire, l’œuvre de Ahmadou reste aujourd’hui, plus que jamais, un ouvrage à très grande portée politique et historique pour le Burkina Faso, voire l’Afrique noire toute entière.

 Sa version des faits est bien confirmée par les villageois de ces centons que j’ai pu rencontrer en août 2010, en prélude des célébrations des indépendances africaines. Après ces événements, il n’y a pas eu réellement de luttes. Naturellement, les promesses françaises n’ont pas été tenues. Les institutions siégeaient en France et tous les postes et services clés étaient réservés aux français, le traitement des salariés comme des autres citoyens différaient de la France à la métropole, l’exploitation des « indigènes » n’était pas abolie. C’est dans ces circonstances que le Général De Gaulle commença à « distribuer » le statu de République. La Haute-Volta prit sa part le 11 décembre 1958 et devint indépendante le 05 août 1960. « Les leaders voltaïque de l’époque voulaient accéder à l’indépendance mais dans une concertation avec la France », a tenté de nous faire croire le Dr. Pierre Claver Hien, au panel organisé le 29 mars 2012 à Ouagadougou pour l’inauguration des activités commémoratives du cinquantenaire. Appréciation de cette phrase laissée à chacun des lecteurs ! Docteur en Histoire politique, personne ressource sur les questions burkinabè, et beaucoup d’autres qualifications auxquelles je suis très loin d’approcher, j’ose avouer ne pas avoir la même appréciation du refus d’indépendance en 1958. J’ose croire que ce n’est pas pour les yeux doux des politiques qui ont organisé ces conférences, puisque les politiciens passeront mais pas les écrits et l’écrit ou la conférence de l’historien reste et l’histoire va juger !

De plus, quand on revient quelque peu que ce soit sur le discours de Maurice Yaméogo on peut comprendre mieux. Une indépendance octroyée en signe de reconnaissance d’amitié, avec accords de marchés, une indépendance qui comporte en elle-même les germes de sa propre aliénation. A lire entre les lignes du discours de proclamation de l’indépendance, comment peut-on en être satisfait ? Comment, un burkinabé qui n’est ni sourd, ni aveugle puisse-t-il voir et entendre proclamer cette indépendance et dire qu’elle est réelle ? Ou bien, va-t-on me dire que les gens ne pourraient comprendre que cette indépendance est proclamée, la France à l’honneur ? En écoutant bien, on entend bien Maurice dire, « au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, je déclare solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta ». C’est ce genre de discours qui ont obligé Lumumba à hausser le ton à la date d’indépendance du Congo, le 31 janvier 1961. En effet, les termes de Liberté -Egalité -Fraternité, ne sont rien d’autre que la devise de la France. Quand on est indépendance on ne jure pas du nom ou de la devise du colon ! Non ! Sinon, où est notre indépendance ou pourquoi a-t-elle été placée sous les signes de la France ?

L’une des conséquences probables, la France a continué à faire et défaire les régimes africains jusqu’à nos jours dans les pays africains où les gens n’ont pas travaillé à redorer leur image. L’invitation est formulée à l’endroit de tous les burkinabé, de bien vouloir fouiller un peu plus dans l’histoire du Burkina Faso, surtout en ce que concerne les années dont on ne parle que brièvement. C’est riche d’enseignements et ça nous aidera à mieux préparer le centenaire.