vendredi 29 mars 2013

Communication du panel organisé par le Foyer de la Renaissance africaine (FRA)




                                     Introduction du Modérateur


Bonsoir chers invités, bonsoir chers élèves.
Merci d’avoir répondu à l’appel du Foyer de la Renaissance Africaine (FRA). Il faut noter que le FRA nait dans le cadre de la commémoration du 51e anniversaire de la disparition de Ahmadou A DICKO, le 04 mars 2013, illustre personnalité de notre histoire commune encore cachée aux yeux même de ses petits-fils les plus directs que sont les jeunes djibolais. Le FRA est une structure iconoclaste parce qu’elle ambitionne « vulgariser » les icones de la renaissance africaine comme Cheikh Anta Diop, Ahmadou A Dicko, etc. afin d’amener la jeunesse africaine à apporter sa pierre à la construction d’une Afrique nouvelle unie, débarrassée des préjugés occidentaux racistes de toutes nature. Pourquoi ces hommes ? Certainement que  vous êtes nombreux à vous poser la question. Vous faites bien de vous la poser  car ces intellectuels ont contribué immensément par leurs écrits et leurs actions à restaurer une conscience historique à l’Afrique et réhabiliter l’homme noir en écrivant la vraie histoire africaine. A ce titre, ils méritent à plus d’un titre qu’on s’arrête sur leurs œuvres. C’est en cela que le panel-débat organisé par le FRA a tout son sens. Ce panel va s’articuler autour de trois (03) communications, les unes aussi intéressantes que les autres.
Avant d’arriver aux communications proprement dites, je m’en vais vous présenter les panelistes que vous connaissez mieux que moi :
Le premier paneliste : Roger SAWADOGO, enseignant d’Histoire-Géographie, journaliste également. Il va vous entretenir sur les « Etats-Unis d’Afrique, un rendez-vous manqué avec l’histoire. »
Le deuxième : Moussa DICKO, enseignant d’Histoire-Géographie et blogueur (http://moussadicko.blogspot.com)  qui va vous entretenir sur la « reconquête de la personnalité africaine et réconciliation avec les repères Cheikh Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo : base d’une Afrique renaissante »
Le dernier : Bassidiki Ouattara, professeur de philosophie au Lycée provincial de Djibo, va vous entretenir sur « la renaissance africaine : un concept social et politique ».
Ceci dit, nous allons donner la parole au premier intervenant, Roger Sawadogo pour sa communication.

Youssouf DIALLO
Enseignant d’Histoire –Géographie
Tel :


N.B. : La communication de Bassidiki OUATTARA n’est pas encore disponible, nous nous en excusons, tout en promettant de vous la faire parvenir dès que possible.

« Etats-Unis d’Afrique un rendez-vous manqué avec l’histoire »


A vant d’introduire mon exposé, je voudrais que nous observions une minute de silence pour des combattants de la liberté.
Une minute de silence pour Hugo Chavez.
Une minute de silence pour Jean Paul Bamogo, Journaliste décédé le 06 février (compagnon de lutte et qui aurait aimé participer à une telle rencontre s’il était vivant).
« Asta la victoria sempre ! », la patrie où la mort nous vaincrons !
Pour mettre les uns et les autres en phase avec les concepts que nous allons employer, définissons ceux-ci :

Panafricanisme : Mouvement qui cherche à unifier culturellement et politiquement les peuples africains.

Le « fédéralisme » est selon Encarta 2009, un « mode d’organisation permettant à des collectivités politiques de s’unir, tout en conservant leur autonomie locale, sous l’autorité d’un pouvoir unique et souverain, établi constitutionnellement ».

La fédération est dominée par une structure étatique favorisant à la fois l’autonomie des États fédérés et une solidarité entre ceux-ci. Elle se distingue de la confédération, association égalitaire entre des États indépendants qui acceptent de coopérer dans un certain nombre de domaines, sans renoncer à leur souveraineté.
I-Fière d’être africain, « I’m proud »
Je peux aimer voyager mais je n’aimerai jamais voyager parce qu’un autre continent est mieux que le mien. Je suis fier. Fier d’être africain ! Il y a des raisons de l’être. 
Au XIIIe siècle, le Pays Mandé subit la terreur du roi-sorcier Soumangourou Kanté (Soumahoro Kanté pour certains). Soundjata Kéita, son rival juré s’organise à la bataille de Kirina convie les armées des rois traumatisés par ce terroriste et aussi des « soldats » des pays voisins (lire Joseph Ki-Zerbo sur la contribution des Samo à cette bataille) ? Après la victoire de Soundjata sur le roi-sorcier, les rois des douze tribus Mandé s’asseyent sur les collines pour rédiger la Charte de Kurunkanfuga. La Charte de Kurunkanfuga date d’après la bataille de Kirina soit en 1235. Pour le monde moderne d’aujourd’hui marqué par la culture occidentale, il faut
La Charte de Kurukanfuga apparaît ainsi comme l'une des premières constituantes du monde, type de règlement suprême qui a toujours cours de nos jours avec les différentes chartes et constitutions régissant la vie de nos nations et communautés internationales.
A travers la brillante civilisation de l’Egypte ancienne, nous sommes fiers de dire à l’humanité que le savoir fut à l’origine africain. Et elle le demeurera car l’initiative de la création d’un Foyer de la renaissance africaine (FRA). L’école Grec

L’expédition d’Aboubacari II du Mandé sur l’Océan brise les thèses de la découverte de l’Amérique par Christophe Colombe.

La maîtrise de la géométrie par les Egyptiens sur les berges du fleuve Nil, la richesse de l’art Dogon sont autant de

La fierté d’appartenir à la même race que Thomas Sankara, panafricaniste devant l’éternel, homme d’Etat, dirigeant visionnaire qui a dénoncé l’aspect opaque de la dette et le manque d’unité des africains.

Les vers de l’hymne du Wassoulou suffisent à eux seuls pour susciter une gouvernance africaine, une gouvernance à l’africaine. Lisez-plutôt :

Extrait de l'hymne du Wassoulou
Si tu ne peux
 Organiser, diriger et défendre le pays de tes pères,
Fais appel aux Hommes plus valeureux.

Si tu ne peux
Dire la vérité en tout lieu et en tout temps,
Fais appel aux Hommes plus courageux.
Si tu ne peux
Être impartial,
Cède le trône aux Hommes justes.
Si tu ne peux
Protéger le peuple et braver l'ennemi,
Donne ton sabre de guerre aux Femmes,
qui t'indiqueront le chemin de l'honneur.
Si tu ne peux
Exprimer courageusement tes pensées,
Donne la parole aux griots.
Le peuple te fait confiance parce que tu incarnes ces vertus.
(Tiré du journal l'Autre Afrique N° 01, juillet 2001, nouvelle version)

 L’africain traverse une crise. Un déchirement qui fait de lui un ni blanc, ni africain. C’est cette acculturation que l’écrivain Frantz Fanon, dans « Masque Blanc peaux noirs ». Ce déchirement ontologique de l’homme africain scolarisé est encore décrit dans l’un des romans les plus célèbres d’Afrique. Cette œuvre que je conseille à tout élève qui veut devenir un africaniste fieffé et un rédempteur pour ce continent c’est bien celle de Cheikh Amidou KANE, l’aventure ambiguë.
Quelques citations qui prouvent le déracinement de l’homme noir et son interrogation permanent. La frustration de l’homme noir est porté par les interrogations de la Grande royal, personnage du roman :
-« Ce qu’ils vont apprendre vaudrait-il ce qu’ils ont déjà appris »
-« Allez à l’école du Blanc pour aller apprendre l’art de vaincre sans avoir raison »
L’Africain doit se départir de ce complexe d’éternel serviteur et d’éternel assisté.
II-   La naissance du RDA, parti panafricaniste

« A la rencontre panafricaine de Bamako, la Haute Côte d’Ivoire était représentée entre autres par les Dermé Moussa, Traoré Alama, Conseiga Georges, Kalanzaga Christophe, Vinama François, Zinda Kaboré…La population de Bamako était mobilisé par Mamadou Konaté et Modibo Kéïta les grands du Parti de l’Union Soudanaise, plus décidés que jamais à mener à bien les travaux de cette conférence panafricaine : grands rassemblements populaires ou meetings, autant que séances en comités restreints ou toute autre manifestation de circonstance. Le double objectif visé par les conférenciers radicaux était l’union des africains et l’alliance avec les « démocrates français » - dont le chef de file était le PCF- pour aboutir comme l’écrivit Houphouët à « l’Union française des peuples différents mais libres et égaux en droits et devoirs ». Mais cette anticipation de la « Libération de l’homme Noir » suscita des prises de position divergentes et  des stratégies très différentes pour parvenir- disait-on- au même but », écrivait Joseph Issouf CONOMBO en guise de  témoigne sur la création du RDA[1].L’auteur poursuit sa description du climat de la naissance du R.D.A en écrivant encore : « Entre le 18 et le 21 octobre, on remarqua l’absence inexpliquée pendant les débats de certains grands Africains, tels les sénégalais Lamine Coura Guèye ( dit Lamine Guèye) et Léopold Sédar Senghor, le soudanais Fily Dabo Cissoko, Me Sylvendre, tous affiliés à la SFIO, le parti social-démocrate de Guy Mollet qui deviendra la « bête noire » du PCF de Marcel Cachin … Ils arrivèrent in extremis pour la clôture du Congrès le 21 octobre 1946, car après tout ils représentaient au Parlement beaucoup des 800 délégués présents dans la salle de théâtre investie pour l’occasion …Invité à présider l’une des dernières séances, Fily Dabo Cissoko qui s’était fortement démarqué de ses compatriotes Mamadou Konaté et Modibo Kéïta proches eux du PCF, a déclaré : « En acceptant de présider votre conférence… ». La salle : « Non ! Non ! Dites « Notre » conférence et pas « votre » ! »…Et l’orateur a été forcé de se reprendre en corrigeant…La discorde entre les fortes personnalités s’est cristallisée à partir de cette naissance du RDA »[2]. Tout se passe sur les rives du fleuve Djoliba comme si l’avenir des Centrales syndicales-mères et des partis politiques de la métropole, qui avait enfanté de ces sections « indigènes », se jouait sur le continent noir. Sans volontairement l’avoir introduit, les responsables politiques, par leurs agissements, faisaient de sortent que le ver de la scission du RDA était déjà au sein de ce parti qui s’est voulu panafricain à sa naissance. 

Nonobstant ces prémices divisionnistes et à caractère prémonitoire, le R.D.A, parti d’obédience communiste va avoir des sections dans plusieurs pays d’Afrique : le Parti Démocratique de Guinée (P.D.G/R.D.A) en Guinée-Conakry, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (P.D.C.I/RDA), l’Union Démocratique Voltaïque (U.D.V/R.D.A) en Haute Volta… Très vite, le RDA va se présenter comme le défenseur de la cause des populations africaines et va faire l’objet d’intimidations ou de menaces de la part de l’administration coloniale. Jusqu’à nos jours, le souvenir du RDA comme panacée à l’impérialisme reste vivace et l’image de l’éléphant reste prestigieuse au niveau des populations africaines.

Dans la course d’Houphouët BOIGNY vers le pouvoir, une date va rester historique ; celle du 30 Janvier 1950. Elle est entachée de tueries. Des militants en effet, furent tués à DIMBOKRO une ville de la Côte d’Ivoire où se trouvait la plus grande section-RDA du pays. Ces tueries sont l’œuvre des forces armées françaises. Ces assassinats sont consécutifs à l’arrestation du leader du R.DA de cette localité. Il s’agit de Samba Ambroise qui fut écroué avec sept autres militants du parti. Ces arrestations intervenaient alors que le leader du parti au plan national, Félix Houphouët BOIGNY était recherché par les gardes de l’administration coloniale pour activités subversives. Houphouët BOIGNY était en déplacement dans cette localité. 

L’arrestation de Samba et de ses camarades va provoquer une onde de choc pour les populations des villages et départements de DIMBOKRO. Le RDA avait appelé à l’occasion la population à manifester pour faire libérer son leader. Ainsi la foule rassemblée à cette occasion délégua des notables pour négocier avec l’administration coloniale la libération de leur leader. L’administration n’entendait pas d’une bonne oreille cette initiative. En effet, les gardes coloniaux avec à leur tête le Commandant de cercle MONTEL ouvrirent le feu sur la population rassemblée en sit-in. Dans la peur-panique générale qui suivit, 13 indigènes perdirent leur vie. Suite à ces tueries et au climat de terreur qui régnait, la figure de proue du R.D.A, Félix Houphouët BOIGNY qui était aussi visé par l’administration coloniale, se réfugia dans la clandestinité. Par la suite, quittant l’intérieur du pays où il s’était terré, il rejoignit Abidjan avant d’effectuer un voyage salvateur à Paris. De retour de voyage, Houphouët BOIGNY qui trouvait le combat difficile à mener déclara le « désapparentement » du R.D.A d’avec le Parti Communisme Français  (P.C.F) et son alliance avec l’Union des Démocrates-Sociaux pour le Rassemblement (U.D.S.R), le parti de son désormais ami François Mitterrand. L’UDSR était une structure politique modérée. Ce divorce d’avec le P.C.F va créer une rupture entre les leaders politiques du R.D.A eux-mêmes et aussi donner une connotation modérée au RDA et par extension à l’OCAM que Houphouët va, à lui-seul, piloter. A l’interne, cette décision va occasionner des grincements de dents. Sékou Touré, pressenti pour être le mentor d’Houphouët BOIGNY connaîtra plus tard des relations tumultueuses avec ce dernier. Au niveau de la jeunesse, fer de lance du parti, il eut des distensions et des divergences d’opinion qui vont aboutir à la création de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire Francophone (F.E.A.N.F) en 1950. Joseph Ki-Zerbo sera longtemps le président de cette structure.

 La naissance de cette fédération marquait la désapprobation de la rupture entre le R.D.A et le P.C.F. La F.E.A.N.F était la façade en milieu estudiantin du courant « progressiste » au sein du R.D.A. Ce courant refusait la nouvelle alliance et préconisait la création d’un nouveau parti clairement ancré à gauche, c’est-à-dire un parti de type marxiste. Ainsi donc, mis-t-il sur pied  le parti africain de l’indépendance (P.A.I)[3] à Dakar et en Haute-Volta.        

III-L’OUA, un rendez-vous manqué


L’OUA, à sa création était un regroupement où se rencontraient deux forces dichotomiques. Les anglophones incarnées par N’KRUMAH et les francophones dirigés par Houphouët. Il fallut la diplomatie et la maestria de Haïlé Selassié pour concilier les positions et trouver le juste milieu pour faire naître une organisation.
Née après la création de l’OUA, l’OCAM, qui incarnait l’organisation des francophones sous la houlette d’Houphouët, devait se dépouiller de ses attributions politiques. La renonciation de l’OCAM à ces prérogatives serait garante de l’intégration véritable sur le continent et du renforcement de l’intégration au sein de l’OUA.

L’OCAM durant son existence n’a pas toujours respectée cette clause. Cela a eu pour corollaire des relations parfois orageuses entre les deux structures.

Une coexistence contraignante


    Né deux ans seulement après l’O.U.A, l’O.C.A.M par le nombre élevé de ses membres mais aussi et surtout du fait de son option politique (unité portée vers « l’Afrique des patries ») et de ses vues qui se penchent mutatis mutandis vers la France constituait une menace à sa sœur aînée, plutôt animée par la fougue révolutionnaire d’un Kwamé N’KRUMAH, isolé. En effet, le noyau du conseil de l’entente piloté par Houphouët BOIGNY avait un très grand poids au sein de l’O.U.A et de la communauté internationale via la France. Ceci était tant une vérité de Lapalisse que le bloc des « modérés » de l’O.C.A.M finit par imposer sa vision de l’unité africaine aux « révolutionnaires » de Kwamé N’KRUMAH. Créé pour faire le contrepoids à l’O.U.A, pour exprimer le dynamisme et la particularité du groupe francophone, mais aussi pour contrer les menaces communistes en Afrique, l’O.C.A.M apparaissait, avec ses multiples missions comme un organe presque incontournable de la politique française en Afrique[4].
L’illustration des rapports orageux entre la native de Nouakchott et l’O.U.A, vient des évènements de avril 1965.En effet, à cette date, grâce aux pressions des Etats membres de l’O.C.A.M qui accusait N’KRUMAH de tentative de déstabilisation du régime Nigérien, le 2ème sommet de l’O.U.A à Accra s’est avéré un échec. Sur vingt huit délégations attendues à accra, huit francophones brillèrent par leur absence au sommet. Plusieurs ministres anglophones (supposés être pro-N’KRUMAH) et francophones (pro-Houphouët et membres de l’O.C.A.M)  ne se parlèrent pas durant les travaux. Finalement, ce fut en fin de compte le Négus qui concilia les positions en détendant l’atmosphère à la clôture des travaux. 
                 CONCLUSION
En ce XXIè siècle cependant, force est de reconnaître que le retard du continent, faute d’être comblé mérite de faire l’objet de réflexion pour que à jamais ses causes véritables soient identifiées et que les solutions idoines servent de tremplin pour les générations futures. Les réflexions de l’OCAM doivent être l’affaire des jeunes générations. A défaut que les pères ne réalisent ce rêve d’unité fédérale, les fils pourraient goûter aux délices d’une telle intégration, s’ils tirent les leçons de projets comme ce modeste exposé de recherche et bien d’autres. L’Afrique doit s’unir pour de multiples raisons que voici :

1-      La réconciliation des africains avec leur propre histoire

En 2005, le Brésil, grâce à la découverte des œuvres de Ki-Zerbo a décidé d’introduire dans son programme d’enseignement l’Histoire de l’Afrique. Le Brésil a une population de  plus de 40 % de noirs africains. Pourquoi un pays qui fait partie des nations émergentes et des BRIC voudra t-il introduire l’enseignement de l’Histoire africaine dans son programme ?

Félix Houphouët BOIGNY, Maurice YAMEOGO……ne sont pas ceux que nous croyons. Même si Maurice a pu obtenir que l’Armée française quitte la Haute-Volta pour que notre pays puisse se faire une armée libre, digne, autonome créé grâce à Georges Bamina Nébié, Baba Sy, Sangoulé Lamizana, Moussa Sanfo.

Il faut plutôt admirer Aboubacari II, Kankou Moussa, Soundjata Kéita, nos Chefs dignes, Ouézzin Coulibaly, Philippe Zinda Kaboré, Ki-Zerbo, Norbert Zongo.
« Au commencement était la parole » disait Joseph ki-Zerbo pour combattre ceux qui disaient que l’Afrique n’a pas d’histoire. Il faut réécrire l’histoire de l’Afrique. Gommer les ratures, redresser les mauvaises tournures.
Bannir les frontières coloniales qui nous divisent.

« L’Afrique écrira sa propre histoire. Elle ne sera pas l’histoire enseignée en Belgique ou encore aux Nations-Unis. Elle sera une histoire de gloire et de dignité », déclarait  Patrice Lumumba.
Les jeunes africains doivent éviter de réciter l’histoire de la France par cœur et méconnaitre celle de ses dignes ancêtres. 

2-La nécessité (devoir moral) de conserver la vérité historique que l’Afrique est le berceau de l’humanité


          Partant de la réalité historique que le premier foyer humain se trouve être en Afrique et que tous les autres foyers découverts ultérieurement (villafranchien, Lascaux en Europe et bien d’autres sur les autres continents) sont partis de ce foyer originel, l’on peut affirmer qu’il est un devoir pour l’humanité de préserver l’intégration des peuples d’Afrique. En effet, l’argumentaire ne souffre nullement. Une mère fragilisée reste le reflet d’un foyer vulnérable. Une mère fragilisée reste la source de la perte de la famille et la porte ouverte à une perte de racine et d’identité. Le proverbe moaga le dit « Paag la yiri ». La nécessité d’une intégration véritable du continent se pose en termes de devoir de mémoire des autres peuples du monde vis-à-vis de l’Afrique matrice de l’humanité.

3-L’unité d’une Afrique malgré tout (histoire commune)

Malgré tout ce qui peut être recensé comme fléau (guerre, maladie, niveau bas d’instruction), l’Afrique reste une terre habité ou convoitée par les africains et assimilés (Diaspora). Qu’elle soit habitée par des africains (majeur partie), par des blanc (en Afrique du Sud), par des métisses (Brésil, premier pays hors de l’Afrique habité par des noirs), des antillais (les îles), l’Afrique reste une et indivisible. Elle a et partage des valeurs communes :
-Le respect du Chef
- Le respect de la parole donnée
- La croyance en un « au-delà » peuplé d’ancêtres qui peuvent toujours influencer (positivement ou négativement notre vie actuelle)
-Le respect des Anciens
-La Solidarité
- Le respect de la nature (avec les changements climatiques, l’humanité a bien compris l’enjeu de la préservation de l’Environnement)
-Le respect de la Femme (Voir l’interrègne chez certains peuples d’Afrique géré par des Femmes)
-Le respect des étrangers (qui peuvent être des dieux déguisés ou tout simplement des humains qui méritent respect). 

Ces valeurs à elles-seules suffisent à ériger un Etat fédéral africain.

Il appartient aux jeunes africains d’utiliser des moyens modernes tels l’Internet pour se faire des amis sur le continent et entretenir la flamme de l’unité à travers des luttes communes pour atteindre des objectifs.

4-L’unité : un enjeu moderne et d’actualité

Les Relations internationales restent marquées par la constitution de grands ensembles. Union Européenne, BRIC, Etats-Unis d’Amérique…Il faut dans la démarche panafricaniste accepter des compromissions. On en a pour exemple aujourd’hui la politique ouverte de Barak Obama. On ne peut diriger seul aujourd’hui. Il faut voir même le gouvernement d’ouverture de président du Faso.

Les Héritiers des empires médiévaux du Mandingue, Sonrhaï, Mogho, de Madagascar, Ménélik II…doivent-ils se refuser de reconnaitre leur sang noble et refuser de s’unir ? L’on pourra alors affirmer sans risques de se tromper et avec SENGHOR que : « Ce qui nous lie est au-delà de l’histoire ; il est enraciné dans la préhistoire .Il tient à la géographie, à l’ethnie et partant à la culture. Il est antérieur à toute colonisation »[5]. Chaque africain y devrait prendre conscience et agir dans le sens d’un mieux-être du continent.

Unis, l’Afrique pourra multiplier sa place dans le commerce internationale. Elle ne pèse à présent que 3% du commerce mondial. 

5-L’union fait la force (l’Afrique laboratoire de richesses, de diversité)

L’intégration doit être l’affaire de chaque africain. Elle doit être celle des peuples et non celle des seuls politiques. L’enjeu pour les Etats africains doit être en effet au niveau économique. L’économie tient solidement le politique. C’est dans ce sens que le président Thomas Sankara disait qu’il appelait les burkinabè à accepter l’aide qui permettait aux autres de se passer de l’aide. Le progrès du continent doit être envisagé dans une perspective de « développement endogène ». Il doit se bâtir sur un socle qui tienne compte des réalités sociales et sociétales. Promotion des produits locaux. Par exemple, des zones de l’Afrique qui ont besoin de tomates peuvent en commander au Burkina Faso pour la transformation (cas du Ghana et du Burkina). N’KRUMAH lui-même disait dans son œuvre Conscientism repris dans Histoire de l’Afrique Noire de Joseph KI-ZERBO à la page 654 : « Nos capitaux coulent en véritables torrents pour irriguer tout le système de l’économie de l’occident. Pendant des siècles, l’Afrique a été la vache à lait du monde occidental ».
" Si tu es venu pour m'aider, tu perds ton temps. Mais si tu es venu parce que tu penses que ta libération est liée à la mienne, alors travaillons ensemble ", Lisa Watson, aborigène australienne.
Le présent thème s’est voulu une bouteille jetée à la mer. Avec l’espoir que d’autres études pourront « ajouter de la terre à la terre » pour une meilleure compréhension de l’intégration sur le continent. Emettons à la suite de Cheick Anta DIOP le vœu que nombre d’africains prenne conscience de la nécessité de l’intégration sur le continent. « J’ai la conviction que nos Etats nains géographiquement et démographiquement, ne sont pas capables de faire face aux nécessités de l’ère cosmique (…).Ceci, les Européens l’ont compris et c’est pourquoi ils déploient des efforts colossaux pour dépasser la phase nationale et arriver à construire une Europe fédérale. Il m’arrive souvent de souhaiter que l’Europe réalise cette fédération car, ne serait-ce que par mimétisme, nous lui emboîterions le pas, phénomène bien connu des anciens colonisés que nous sommes et ce serait notre salut », écrivait le chercheur sénégalais[6]. Puisse les africains aller au-delà de cet élan de mimétisme souhaité par le chercheur et devenir du même coup un combat quotidien pour tous Africains. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

Roger Niouga SAWADOGO,

Enseignant d’Histoire-Géographie, Journaliste et Directeur de la radio La Voix du Soum (LVS)
Tel : (00226) 70415228
78900914
E-mail : bigrodja@yahoo.fr




« Reconquête de la personnalité africaine et réconciliation avec les repères Cheikh Anta DIOP, Joseph KI-ZERBO, Ahmadou Abdoullahi DICKO : base d’une Afrique renaissante »


«
 Reconquête de la personnalité africaine et réconciliation avec les repères Cheikh Anta Diop, Joseph KI-ZERBO, Ahmadou Abdoullahi DICKO: base d’une Afrique renaissante ». Voila un sujet qui annonce un fond inépuisable. Loin d’assouvir votre soif sur ce sujet tant il est vague et riche à plusieurs endroits, je voudrais ici qu’il suscite des questionnements dignes d’une Afrique qui attend son redressement. Le sujet vous annonce déjà que l’Afrique, mère du monde, ne demande pas une place dans le monde qu’elle n’avait pas, mais juste qu’elle veut retrouver son profil et cela, par ses propres fils et filles. Quel est ce profil? Si personne ne conteste qu’elle est mère de l’humanité, jusque-là, d’autres ont tendance à négliger voire ignorer qu’elle soit aussi mère de la civilisation. Aussi, malgré le fait que l’actualité et les politiques internationales ont tendance à la diaboliser ou pour le moins à l’infantiliser, nos éminents prédécesseurs ont consacré leur vie à lutte pour la cause « nègre ». Si nous ne leur rendons pas hommage et si nous ne retournons pas puiser les richesses qu’ils nous ont légués nous resterons toujours à l’arrière plan du monde qui bouge et nous continueront à être asservis. Si nous les laissons dans les oubliettes ils nous auraient donné leur vie pour rien. Car même s’ils ne sont pas morts à la guerre, je pense qu’ils ont donné leurs vies pour que l’Afrique sache ce qu’elle vaut. C’est par le savoir qu’ils nous ont légué que l’Afrique renaitra. Voyons donc, ce qu’il en est. Loin de vouloir revenir sur toutes les théories de ces hommes nous parlerons surtout d’identité culturelle et d’intégration, deux questions essentielles dans notre contexte actuel.
I.                   Renaissance africaine : un vieux concept d’actualité
Dans l’histoire de l’humanité, la notion de la « renaissance » à été employée à chaque fois qu’un peuple subit des bouleversements négatifs au cours de son évolution. Guerres claniques, colonisations, tyrannie, etc. La notion renvoie à une volonté de recouvrir une paix et une stabilité sociale pareilles à celles qui ont précédé l’ère de crise. Pour le cas de l’Afrique, il ressort que la « Nation nègre » a existé et rayonné grâce à une civilisation légendaire sur les plans politique, social, religieux et scientifique, des millénaires avant les premières traces de ce que l’on peut appeler « civilisation » dans le monde grec qui enfantera la civilisation européenne. Pr Anta Diop soutien « au Ve siècle avant l’ère chrétienne, quand Hérodote visitait l’Egypte, la civilisation égyptienne était déjà vieille de plus de 10 000 ans ». L’histoire, par les savants africains et certains honnêtes savants étrangers, nous révèle que l’Egypte nègre n’a cessé de gouverner le monde que suite à une série d’envahissements par les perses en -525, les Macédoniens avec Alexandre, les romains avec Jules César (-50), les Arabes au VIIe siècle, les Turcs au XVIe siècle, les Français sous Napoléon (fin du XVIIIe), puis les anglais au XIXe siècle. L’Egypte et le reste de l’Afrique se sont vu opprimés jusqu’aux plus lointains confins et cela des premiers étrangers à l’accoster aux colonialistes en passant par les négriers.
C’est après des séries d’agression de ce genre que l’Afrique s’est repliée sur elle-même à la suite des longues et douloureuses campagnes de déstabilisations structurelle, infrastructurelle, sociale, politique, économique, culturelle. Tous les conquérants ont travaillé sur les deux millénaires et demi qui séparent l’Egypte glorieuse et l’Afrique qui luttait pour ses indépendances. Cela justifie largement l’émiettement qui s’est créé et qui a contribué à faire passer ceux qui voulaient d’un Afrique libre et unie dans l’ombre et l’agonie. L’expression « Renaissance africaine » est lancée comme mot d’ordre pour la première fois dans les rangs de l’Association universelle pour le progrès des peuples noirs UNIA fondée par Marcus Garvey, l’africain-jamaïcain, dans les années en 1920, au moment où le Ku-Klux-Klan sévissaient aux Etats-Unis. L’UNIA dans sa convention internationale du 1er août 1920, a lancé des slogans comme "Réveille toi Ethiopie, Réveille toi Afrique!", "l'Afrique pour les africains d'Afrique et d'ailleurs", "Renaissance de la race noire", etc. Après lui ce sera un crédo pour les combattants de la cause nègre dont l’un des plus importants est Cheikh Anta Diop.
Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo sont de ceux-là qui ont fortement travaillé à la reconquête de la personnalité africaine, c'est-à-dire, à redorer l’image de l’Afrique et des africains. Leurs combats exprimés de différentes manières ont fortement revalorisé, voire réhabilité l’Afrique. Dans les propos qui vont suivre, nous verront comment reconstruire notre personnalité à travers leur œuvre nous termineront par la présentation d’un type d’africain à susciter, Ahmadou Abdoullahi DICKO.
II.                Comment l’Afrique doit elle se prendre pour repousser ses ailes ?
La problématique de la Renaissance africaine repose essentiellement sur la résolution de ce qu’il est convenu d’appeler, « le mal africain ». Le mal africain, tel que décrit par les chercheurs, c’est son émiettement et la croyance aveugle de certains d’entre nous au fait que l’Afrique a toujours vécu dans la division et que nous sommes fondamentalement différents, du peul au mossi, du bobo au gourmantche, etc. Divisée sur le plan territorial, elle n’en est pas moins sur le plan des collaborations internes dans les domaines diplomatique, économique. D’un pays à l’autre, d’une région à une autre, d’un village à un autre, et même d’une personne à l’autre, nous sommes si distants entre nous africains, qu’avec l’occident.  De Cheikh Anta Diop à son frère aîné Joseph KI-ZERBO, nous verront comment l’Afrique est passé à la pseudo-impasse dans laquelle nous sommes et comment nous en sortir.
Dr Diop pose le problème de l’identité culturelle. Pour lui, c’est l’identité culturelle qui forme la personnalité collective d’un peuple. S’inspirant en partie de ses travaux, Pr Ki-Zerbo, propose une issue par les moyens « d’une intégration authentique » des peuples.
1.      Cheikh Anta Diop et la question de l’identité culturelle
Pour le Pr Diop, le premier pas dans la perspective de retrouver la personnalité collective d’un peuple et le fondement de cette personnalité que l’Afrique doit retrouver, c’est la recherche et la consolidation de notre identité culturelle. Il stipule que trois facteurs sont constitutifs de notre personnalité culturelle :
·         Le facteur historique
·         Le facteur linguistique
·         Le facteur psychologique

Le facteur historique : c’est « le ciment culturel qui unit les éléments disparates d’un peuple pour en faire un tout ». C’est pourquoi « L’effacement, la destruction de la conscience historique a fait partie de tout temps des techniques de la colonisation, d’asservissement et d’abâtardissement des peuples ». Aux peuples colonisés on travaille à faire perdre aussi bien la souveraineté que la conscience historique de sorte à ce que ces derniers retombent à un stade extrêmement bas, celui de la barbarie. Jusqu’aujourd’hui, force est de reconnaître que cette conscience n’est pas reconstituée dans son entièreté. Pour Pr Diop, l’enseignement de l’Histoire doit être une activité nationale.
Le facteur linguistique : en reprenant les propos de Montesquieu, Diop fait de la langue un moyen incontournable. Il approuve Montesquieu quand ce dernier dit « tant qu’un peuple vaincu n’a pas encore perdu sa langue, il peut garder l’espoir ».  Aussi, à ceux pour qui l’Afrique n’est qu’une tour de Babel,  il répond, pas plus que l’Europe qui elle-même n’a pas moins de 360 langues et dialectes.
Pour l’imminent savant, il est plus que jamais nécessaire de revoir les programmes africains d’enseignement dans les domaines historiques et linguistiques et « axer radicalement ceux-ci sur les antiquités égypto-nubiennes au même titre que l’enseignement occidental s’appuie sur les antiquités gréco-latines : il n’existe pas de moyens plus sûr, plus radical, plus scientifique, plus sain et plus salutaire de renforcer la personnalité culturelle africaine, et partant, l’identité culturelle des Africains ».
Le facteur psychologique : c’est avec le Médecin grec  du IIe siècle Galien que les européens fond la genèse d’une description de l’africain qui va le diaboliser. Il caractérise le nègre par 2 éléments : longueur démesurée du sexe et hilarité, forte propension du rire. C’est ceux là même qui feront dire à une certaine élite « l’émotion est nègre et la raison est hellène » (L. S. Senghor). Pendant longtemps, on fera du noir un être privé de raison. Cheikh Anta pense qu’il faudrait resituer le problème en réhabilitant l’homme noir. Pour lui, la « gaieté communicative » si mal interprétée par Galien, « au lieu d’être un trait psychique permanent dû seulement au soleil, est une conséquence des structures sociales communautaires sécurisantes qui enlisent nos peuples dans le présent et l’insouciance du lendemain, l’optimisme, etc., tandis que les structures sociales individualistes engendrent chez les Indo-Européens l’inquiétude, le pessimisme, l’incertitude du lendemain, la solitude morale, la tension vers le futur et toutes ses incidences bénéfiques sur la vie matérielle. »
2.      Joseph KI-ZERBO et l’idée d’intégration
Pour le Pr Ki-Zerbo, qui vécu entre 1922 et 2006, la résolution du « mal africain » réside dans l’intégration. Pour lui, l’intégration est « une ardente obligation ». Il entrevoit trois dimensions de ce qu’il appelle « une intégration authentique ». Ce sont :
·         l’intégration historico-culturelle ou verticale
·         l’intégration spatiale et économique ou horizontale
·         et l’intégration sociale
L’intégration historico-culturelle : il considère qu’on peut l’appeler aussi intégration verticale ou vertébrale parce que c’est elle qui fait en sorte qu’une collectivité se soutienne, se tienne débout, et prenne place parmi d’autres personnes morales comme partenaires véritables. Il soutient : « Un arbre qui n’est pas fondé sur ses racines n’est plus un arbre ; ce n’est tout au plus qu’un tronc d’arbre, une bûche disponible pour tous les usages, y compris comme épave, comme « bois d’ébène » ou comme combustible ». Pour s’émanciper un peuple doit toujours avoir les trois dimensions incontournables du temps : c’est la trilogie de l’identité historico culturelle (passé, présent, avenir) dont l’absence d’un élément entraine une annihilation, une désarticulation, une dénudation de sens. Comme disait le comédien, Dahico, « le passé explique le présent et ensemble ils construisent l’avenir ».
On ne peut se développer avant d’avoir observé une trêve à une période de sa vie pour se poser des questions essentielles sur soi-même. Une sagesse peulh dit ”so alla haɗi ma andal fu, ko heewi ŋakiima. Andal ngaan le wana andude dewte keew ɗe wana andu de baali wana andude be’i wana andude na’i. wo andude hoore mun”. En français, ”si dieu vous prive de la connaissance, vous manquez de beaucoup de choses. Cette connaissance n’est ni la connaissance de beaucoup de livres, ni la connaissance des moutons, des chèvres ou des bœufs, c’est la connaissance de soi-même ». C’est effectivement ce dont parle Ki-Zerbo en suggérant comme point de départ à tout savoir, la connaissance de soi à travers, entre-autres, les procédures suivantes :
·         la quête de l’antériorité : « Qui suis-je ? » impliquant la réponse à la question « d’où est-ce que je viens ? »
·         la genèse, la reproduction et la recherche de la paternité par les questions suivantes : « de qui sommes-nous les fils ? », « de quelle civilisation sommes-nous les pères ? »
Il fait état d’une nécessité absolue de reconstruction de notre passé, notre histoire et de notre civilisation par nous-mêmes, car « l’histoire est presque toujours l’histoire des vainqueurs, et […] l’intégration historique implique que nous ne laissons personne se glisser entre nous et notre passé, entre nous, et nous-mêmes ».
L’intégration horizontale : sur le plan spatial, la division de l’Afrique n’est pas favorable à un développement. « L’espace éclaté de l’Afrique d’aujourd’hui est un espace négatif pour la science, et donc pour le développement » écrit Joseph Ki-Zerbo. L’Afrique, morcelée depuis le Congrès de Berlin, est devenu un danger pour elle-même. Les choses sont accentuées par nos politiques et les impérialistes qui trouvent  leurs comptes dans cette division. Pour Ki-Zerbo, « on ne peut rien comprendre de profond dans aucun secteur de la science en Afrique, en se limitant aux frontières issues du congrès de Berlin. En Géologie, en Histoire, en Géographie, en Sociologie, en Epidémiologie, en Droit, etc., c’est en transcendant ces frontières que la compréhension est possible. »
Les Etats actuels de l’Afrique n’ont pas une meilleure alternative que de tenter au mieux une restructuration qui leur permettra de travailler à l’autonomie de l’Afrique dans les secteurs de l’énergie, l’habitat, la communication, etc. Il ne sert à rien d’avoir « des usines clé en main là où il faut des usines clé en tête ». Si non, force est de reconnaitre que malgré nos « indépendances vieillissantes », notre envie de développement grandissante, bon nombre de nos pays resteront « de grands malades vivants sous perfusion (de l’aide extérieure) ».
L’intégration sociale : « si l’intégration historique est l’alpha de toute intégration, l’intégration sociale en est l’oméga, l’accomplissement et l’ultime garantie », explique le Professeur.  Il s’agit ici de travailler à faire des africains les vrais acteurs de notre développement. Pour cela, ils doivent susciter « une plate-forme minimale de consensus… et de rassembler les groupes porteurs d’accomplissement toujours plus grands pour la majorité du corps social ». Il faut donc regrouper les intérêts de l’Afrique et faire en sorte que nous rapprochons les uns des autres. L’idée d’une Afrique dont les hommes briseraient les barrières sociales tant instrumentalisées n’est pas un rêve vain. D’ailleurs, Ki-Zerbo soutien en ce sens que ce qui parait une utopie aujourd’hui peut être une réalité de demain.
III.             Exemple d’homme à susciter : Ahmadou Abdoullahi DICKO, le plus proche repère
Chez les grecs proches de nous, PERICLES (législateur du Ve siècle avant JC) avait dit pour changer les choses, il faut changer les esprits des hommes. Pour la nouvelle Afrique, il nous faut un homme nouveau inspiré du modèle de nos valeureux prédécesseurs. Pour nous Ahmadou A DICKO, si loin et si proche de nous, pourrait bien incarner le type d’homme à rechercher. Qui était-il ? D’où venait-il ?
1.      Un repère suscité par Djibo
La Subdivision de Djibo devenue Cercle suivant l’Arrêté (N°443/INT/N°A) du 20 Aout 1958, a eu la chance d’abriter les premiers agissements pour l’indépendance de la Haute-Volta, voire de l’Afrique. Il est vrai que depuis longtemps la localité a entretenu une culture d’hostilité vis-à-vis de l’école à l’époque dite coloniale et même aujourd’hui, bien qu’à force de sensibilisations et de prise de conscience, les classes soient de plus en plus pléthoriques. Mais malgré cette culture, les quelques rares personnes qui y sont allés ont su d’une manière ou d’une autre marquer la mémoire du colon et ne sont pas pour autant connus dans leur propre province d’origine, pour laquelle ils ont souvent tant fait. Pendant que l’on assiste ailleurs à la célébration de personnalités dites éminentes telles que Maurice YAMEOGO, Gérard Kango OUEDRAOGO, MOGHO-NABA Kougri, Ouezzin KOULIBALY, dans d’autres pays, Léopold Sedar SENGHOR, Fulbert YOULOU, on oublie que ce sont eux qui ont refusé l’indépendance à l’Afrique  en 1958 alors que dans le cercle de Djibo, plus précisément à FILIFILI, un jeune étudiant  de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (F.E.A.N.F) et membre fondateur du Mouvement Africain pour la Libération Africaine (M.L.N.) se serait élevé contre toutes les autorités de l’époque allant des chefs coutumiers, commandant de cercle qui était Robert GUILLO(22sept. 1958-22 nov. 1959), et au chef du gouvernement, à l’époque Maurice YAMEOGO. L’homme peu connu malgré ses grandes œuvres s’appelait AHMADOU ABDOULLAHI DICKO.
2.      Portrait
Personne ne pourrait mieux décrire cet homme que l’éminent Pr JOSEPH KI-ZERBO, qu’il repose en paix. Voilà en long, qui était AHMADOU ABDOULLAHI DICKO à la plume de du professeur qui fit la préface Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique noire:
« Il était frêle ; presque fragile, comme ses congénères peuls accrochés à leurs troupeaux errant dans la steppe sahélienne rôtie  de soleil. Frêle, mais inflexible à la fatigue. C’était un homme simple d’allure, d’une élégance racée dans son costume européen et d’une simplicité prophétique dès lors qu’il revêtait le boubou africain de cotonnade. Le teint clair, le front haut, le visage d’une pureté ascétique, annonçait  un être dépouillé de  préoccupations mesquines. AHMADOU avait une intelligence lumineuse, à la fois limpide par sa rigueur analytique et dialectique par son aisance à sortir de toutes les embûches et à enfermer l’adversaire dans ses propres contradictions : un prince de l’esprit qui savait écouter sans interrompre et parler avec sobriété. Dans les innombrables débats d’une génération passionnée et libre, la parole de DICKO était rare et attendue. Le ton calme et doux savait s’élever avec ferveur lorsque l’essentiel était en cause. En effet, son intelligence n’était pas un microscope stérile et froid ; c’était un phare hissé sur une âme de feu. […] Dès qu’on était en sa présence, on captait l’aura d’un être consacré, dévoué : d’une générosité sans calcul, radical sans fanatisme, vigilante sans étroitesse de vue. […] Ce qui fascinait chez lui sans heurter, c’était cet équilibre rarement réalisé entre la perspicacité fulgurante de l’esprit, la sensibilité exquise du cœur aux problèmes d’autrui et l’élévation de l’âme vers la cime des grandes causes. Chez A. DICKO l’humilité personnelle ne fait que justifier et légitimer la fière intransigeance de ses grandes ambitions pour l’Afrique. Tel était cet homme, qui a pour ainsi dire traversé hâtivement les sentiers de la vie, sans avoir eu le temps se salir aux poussières du chemin. »
De sa mort, le professeur dira : « Un frère d’armes, un patriote africain pur et irréductible comme le diamant s’en est allé. »(cf. préface de Journal d’une défaite).
3.      Parcours
Officiellement,  AHMADOU est né en 1932 à FILIFILI. Le père de AHMADOU se nommait DICKO ABDOULLAHI SALOU et sa mère FATOUMATA HAMMADOUM.
Il étudie à l’école de Djibo de 1939 à 1942, période pendant laquelle il perdit sa mère qui l’assistait à Djibo pour sa scolarité. A la même époque faut-il, le rappeler, c’était la deuxième grande guerre du monde. Ses anciens camarades de classe encore vivant, témoignent que du fait de la guerre, il ne restait qu’un seul enseignant pour les trois classes qui existaient, tous les autres étant envoyés au front. Malgré le contexte, lui et certains de ses camarades partirent pour l’école primaire régionale de Ouahigouya où il obtient son CEPE en 1945. Il devait donc au début de l’année scolaire 1945-1946, entamer l’étape de Bamako, la capitale. En effet, comme on le sait tous, à cette époque-là, la Haute-Volta n’existait plus (depuis sa dislocation de 1932) et notre le Jelgooji relevait du Soudan Français (actuel Mali). Cependant, de retour à FILIFILI pour les vacances, son père refuse, la rentrée venue, de le laisser repartir pour ses études alors qu’il devait passer le test d’entrée au Collège Terrasson de Fougère, actuel Lycée Askia Mohamed de Bamako. C’est grâce au nouveau directeur de l’école de Djibo qui se nommait Noumountché KONE que le jeune homme réussit à partir pour Bamako. Le directeur de l’école aurait menacé de dénoncer ABDOULLAHI à l’administration s’il ne laissait pas son repartir pour ses études. C’est ainsi que AHMADOU arrive à Bamako et trouve que le test était déjà passé. Par chance il rencontra un de ses enseignants nommé BOUGOURAOUA OUEDRAOGO qui, connaissant ses mérites, lui fit inscrire en classe de sixième. Noter que ce Bougouraoua OUEDRAOGO. AHMADOU se distingua en devenant major de sa promotion les quatre années qu’il y fit. Après avoir obtenu son BEPC en 1949, il dût aller continuer ses études à Dakar au Lycée Van VOLHOVEN aujourd’hui appelé Lycée Lamine GUEYE. Il étudie alors à Dakar jusqu’à obtenir son Baccalauréat en 1952 et est admis à l’Université de Toulouse où il adhère à la F.E.A.N.F et y était honoré pour ses écrits et conférences qu’il donne et surtout à l’occasion de la commémoration aux 21 février de la journée de solidarité anticolonialiste. Il participe à l’assemblée constitutive du M.L.N (Mouvement africain pour la libération nationale) avec JOSEPH KI-ZERBO, ALBERT TEVOEDJRE et CHEIKH HAMIDOU KHANE, entre autres. Courant 1958, alors qu'il préparait une thèse de doctorat en Lettres d'espagnole, avec les crises qui éclatent en Afrique entrainant le retour de CHARLES DE GAULLE sur la scène politique en France, ces étudiants reviennent en Afrique pour militer pour l’Indépendance immédiate de l’Afrique par le vote du « non » au référendum du 28 septembre 1958 proposé par DE GAULLE. Dans un climat tendu, où les dirigeants politiques sur place étaient acquis à la cause des colons, si corrompus soient-ils, AHMADOU ABDOULLAHI DICKO fut, après Joseph KI-ZERBO, celui qui fera la campagne en Haute-Volta contre des chefs politiques comme Maurice YAMEGO, Gérard KANGO, religieux, et même coloniaux à l’exemple de Robert GUILLO, commandant du cercle à l’époque. Il parcoure son JELGOOJI natal, Ouahigouya, Ouagadougou la capitale politique, et Bobo-Dioulasso celle économique. Des meetings, des conférences et des tête-à-tête avec des hautes personnalités de l’époque. Il repart pour Toulouse le 07 novembre 1958 avec un échec forgé par des gens comme MAURICE YAMEOGO. Mais de cette tournée, il lègue aux générations d’historiens une œuvre intitulée Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique Noire. Dans les débuts de la décennie 1960 il revient au pays et enseigne deux ans au Lycée Municipal de Bobo. Il est atteint d’un cancer de vessie, puis, envoyé à l’hôpital Necker à Paris, il est ramené à l’hôpital de Bobo non soulagé et y succomba le 04 mars 1962, sans laisser d’héritier que la jeunesse de Filifili, de Djibo, de la Haute-Volta et de l’Afrique. Il repose aux cimetières municipales de Bobo-Dioulasso depuis cette année-là et son œuvre demeure jusque-là méconnue de ses proches, les jeunes Djibolais et même beaucoup de ceux qui font des recherches sur la localité. Le Pr KI-ZERBO avant de quitter ce monde est allé à Filifili au moins par deux fois, la dernière, avec sa femme Jacqueline pour rendre visite à la famille de A DICKO. A ma visite de FILIFILI le samedi 28 août 2010 je constatai combien ces paysans qui n’ont jamais été l’école connaissaient Joseph KI-ZERBO mieux que nombre d’élèves et étudiants.
4.      L’incarnation d’un rêve africain
Ahmadou A. DICKO, était un grand visionnaire, et aujourd’hui encore, nous pourrons évaluer ce que valent ces idées d’il y a un demi siècle. C’est un jeune « nègre » qui arrive dans une France qui a longuement martyrisé l’Afrique et qui le forme à être « un objet colonial » en  1952. Plutôt que de faire des études de la langue de Molière pour être « poète » ou quoi d’autre, il étudie l’Espagnole. Interrogé sur la question, il se justifie en manifestation d’un intérêt particulier pour une Afrique rattachée à l’Amérique latine et l’Asie dans le cadre du mouvement de la Tricontinentalité dont l’un des leaders était le marocain Mehdi Ben Barka.
Ahmadou a laissé au monde et plus particulièrement à la jeunesse africaine un héritage dans un livre qu’il intitula Le journal d’une défaite : autour du référendum du 28 septembre 1958 en Afrique Noire, qui, comme lui-même l’a dit, est un « journal de lutte et d’espoir » qui constitue jusqu’aujourd’hui l’un des plus grands témoignages sur le dit référendum. Il y expose le déroulement du référendum au jour le jour. On y découvre également de nobles rêves qui dorment encore. Quand Ahmadou quittait Filifili le 3 novembre 1958 avec la préoccupation suivante : « comment envoyer aux paysans de ce village des journaux de simple information comme ils me le demandent sans que l’Administration ne les intercepte ? Et comment leur trouver – puisqu’ils sont tous illettrés – un traducteur qui ne soit pas un agent des colonialiste ». N’est-ce pas une noble préoccupation ? Aujourd’hui encore, même si l’Administration ne le intercepte pas, force est de reconnaitre que le niveau d’accès aux « journaux de simple information » est faible malgré l’effort non négligeable des radios qui elles-mêmes manquent d’ailleurs de moyens suffisants. Ce problème qui préoccupait A. A. DICKO en 1958, reste une préoccupation majeure même à Djibo 55 ans après. Pendant ce temps, Dominique De Glue, directrice de publication de la revue française Science & Avenir, peut crier au monde entier sur les ondes de RFI, « l’information n’est pas un luxe mais une nécessité ». Je regrette qu’au Burkina Faso ses termes trouvent toutes leurs incohérences. Elle est certes une nécessité, et même, une nécessité absolue, mais aussi et surtout, très luxueuse pour nous citoyens d’un Etat indépendant depuis plus d’un demi siècle.

Conclusion
L’heure ou l’ère d’une Afrique renaissante est là, les ressources sont disponibles et n’attendent qu’à être exploitées par les africains. Il est du devoir de la jeunesse de renouer avec sa culture et ses racines pour y parvenir. Il s’agit moins de trouver de nouvelles richesses culturels et économique que de consolider les bases que constituent le savoir et le savoir-faire des africains. Comme le soutien Ki-Zerbo, c’est par notre culture que nous arriverons au développement. Il le traduit en termes simples : « La culture contribue autant que l’agriculture à faire pousser le mil ». C’est dire que aussi bien nos activités que nos manières de les mener, sont déterminants pour un développement durable. Le patrimoine que nos hommes nous ont laissé à lui seul un projet de société pour notre Afrique. La démarche à suivre, retrouver notre personnalité collective, à travers la recherche de notre identité culturelle et procéder au recollage de nos morceaux de pays en engageant les stratégies d’une « intégration authentique » tout en s’accrochant aux maîtres penseurs et modèles que sont Pr Cheikh Anta DIOP, Pr Joseph KI-ZERBO et Ahmadou Abdoullahi DICKO. Si je dois terminer par une proposition concrète ce serait celle de l’Ecole africaine la renaissance dont le but sera de créer un cadre de formation des élèves et étudiants en langues nationales que le FRA doit mettre en place.

Moussa DICKO,
Enseignant-blogueur
Tel : (00226)71221852
79549415
74748972

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Ahmadou A. DICKO (1932-04/03/1962)
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Image du livre écrit par Ahmadou A DICKO



Bibliographie
Dicko, Ahmadou Abdoullahi, Le journal d’une défaite autour du référendum du 28septembre 1958 en Afrique noire, 158p, Paris, DAG Hammarskjöld-L’Harmattan, 1992(1e éd. 1960)
Diop, Cheikh Anta
-          Nation nègre et culture, Paris, Présence Africaine, 1979 (1e édition 1954)
-          Civilisation ou barbarie : anthropologie sans complaisance, 526p, Paris, Présence Africaine, 1981
Diop, Cheikh M’Backe, Cheikh Anta Diop : l’homme et l’œuvre, Paris, Présence africaine
Dorsal, n°01 de février 2012
Ella, Jean-Marc, Cheikh Anta Diop ou l’honneur de penser, Paris, L’Harmattan, 1989
Le CHERCHEUR, n°1, 1990, Revue scientifique de l’Association des Chercheurs Sénégalais
Sites web




 


Résumé des débats



Pour l’essentiel, les intervenants ont souligné la nécessité de multiplier des rencontres de ce genre. Ils étaient nombreux ceux qui ont pensé que l’heure est au réveillon et le FRA a eu le mérite de susciter beaucoup d’espoir dans ce sens.
Malgré la perplexité des uns et des autres sur la question de réussir un retour vers les langues nationales, l’idée était largement partagée.
A propos de la méconnaissance de Ahmadou Abdoullahi Dicko, un jeune élève s’indigne « aujourd’hui, moi j’ai honte de moi. A voir que Ahmadou DICKO est un si brave homme et que moi en tant que jeune de Djibo dont la grand-mère vient de Filifili, je ne le connais pas. ».
Autour de la question des Etats-Unis d’Afrique, la place du Maghreb dont certains ressortissants auraient une « antipathie vis-à-vis de l’homme noir »  a été également discutée. A l’inquiétude d’un participant, il a été donné aux panelistes de rappeler la nécessité de travailler avec les maghrébins de la même façon que cela s’est passé avec nos prédécesseurs dont l’illustre Mehdi Ben Barka. Aussi sur ceux qui ont une répugnance vis-à-vis des noirs, il s’agira moins de s’imposer à eux par la force que de les inciter à chercher et à connaître et comprendre l’histoire et la culture du « nègre authentique », car l’ignorance est une grande raison d’intolérance et de mépris.

Mot de la fin : Le MLN de Joseph Ki-Zerbo et ses camarades avait intitulé son Manifeste « Libérons l’Afrique ». Nous disons aujourd’hui « Récupérons l’Afrique ! » Le Rêve a commencé avec nos prédécesseurs et continue avec nous. Ce qui nous reste à faire, c’est Réaliser afin de pouvoir Léguer quelque chose aux générations à venir. Comme disait Ki-Zerbo, « chaque génération a ses pyramides à bâtir ».


« Quiconque honore est honoré »

                                                 Baltasar Gracian

Nos remerciements vont à l’endroit de toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à réaliser la première édition des Journées Ahmadou Abdoullahi DICKO.
Aux différentes radios (LVS-FM et RLCD) qui nous ont fait profiter d’émission gratuite (LVS) et de tarifs de publicité avantageux ;
Aux membres de la famille de Ahmadou A. DICKO dont Adoubary Hassane (neveu), Boukary Dicko et Amadou Dicko qui ont facilité les recherches et la préparation de ces journées ;
A la famille Ki-Zerbo, notamment à Madame Jacqueline Ki-Zerbo et Lazare Ki-Zerbo qui nous ont moralement soutenus avant et après l’activité ;
A Dr Roger Tall, Hamadoum Tamboura, Hassane Ouerem, amis et connaissances de Ahmadou A DICKO, pour leurs révélations sur l’homme et Osiris Issouf Sawadogo (de Génération Cheikh Anta Diop) et Benoît Le Comte pour leurs conseils et soutiens sans cesse renouvelés ;
Au Lycée Privé El-Nour de Djibo qui nous a ouvert ses locaux quand certains nous ont fermé les leurs ;
Aux élèves, étudiants, enseignants, et autres travailleurs (notamment le Président de la Croix Rouge de Djibo et son Agent de Bureau), qui se sont mobilisés pour assister à la rencontre ;
Nous rendons un hommage digne de leur apport !





Le Foyer de la Renaissance
Africaine (FRA)



[1] CONOMBO (I.J), Acteur de mon temps -un Voltaïque dans le xxè siécle, Paris, l’harmattan, 2003, p.116
[2] CONOMBO (I.J), op.cit
[3] N’GOUPANDE (J.P), L’Afrique face à l’Islam, Paris, Albin Michel, 2004, p.20-28
[4] ZERBO (Y), Sources et objectifs, Journal de l’Afrique, 14 juillet 2000, p.12. 
[5] WODIE (F), Les institutions internationales régionales en Afrique occidentale et centrale, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence (LGDJ), 1970, p. 37. 
[6] DIOP (C.A), Les fondements d’un Etat fédéral en Afrique, Paris, édition revue et corrigée, Paris, 1986,60p. 

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